Aux affluents des songes : Catherine Andrieu

Hantée par des présences multiples, Catherine Andrieu crée dans ses textes douceurs et tensions entre profondeurs abyssales et Elévation, entre l'intime circonscription et le cosmique le plus large. Pour cette femme surréaliste par excellence le Je est multiple et un. La passion defibrille la raison, l'imaginaire le réalisme.
Nous pouvons imaginer l'auteure sandales mouillées et bas de soi, grande  petite fille montrant ses jambes aux passant. Et s'ils avaient osé ils seraient bien passés à l'offensive. Nous pouvons tout autant l'imaginer noble consolatrice, une coupe de cristal incandescente à la main pour y faire reluire une seule fraise. 
Car dans ce livre tout est permis. Catherine Andrieu y écrit de raison pour la folie de la puissance créatrice portée au plus haut point. C'est une  Marianne van Hirtum réincarnée. Une prêtresse du sublime avec son sens de l'invisible, de ses ruissellements métaphoriques de magie noire et de lumière blanche.
Refus et fascination deviennent ce qui transforme la prose poétique en foudre. La femme habitée demeure sans limite dans cet univers et elle nous entraîne au sein  des transmutations et des labyrinthes d'un autre âge et peut-être d'un futur.

Jean-Paul Gavard-Perret

Catherine Andrieu, Des nouvelles du Minotaure ? Rafaël de Surtis, octobre 2019, 126 p.-, 22€

 

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