Luc Dellisse voit en "2013" la fin d'un monde...

L’éditeur place ce roman-essai dans la veine de Candide et 1984. Rien que ça ! C’est sans doute un tantinet prétentieux. Disons que ce roman d’anticipation se lit d’un œil distrait. Il dépeint une fin du monde qui serait une accumulation de dominos s’effondrant mécaniquement. Dans un rythme régulier. Inéluctable fin programmée. Mais tout le monde sait bien que la fortune se construit au son du canon. Tous les traders savent qu’il faut acheter au prix du sang. La pénurie et la violence urbaine ne sont que des vecteurs de croissance future. Car l’anarchie n’est qu’un concept philosophique. La perte de sens et de raison, une lubie. La loi du marché a toujours raison. Et les crises successives ne sont là que pour permettre la mise en place de nouvelles lois financières. Que le gouvernement soit libéral ou socialiste, il ne peut rien. Que ce soit la Chine ou les USA qui donnent le ton. Que les monarchies pétrolières se mettent de la partie. Tout est réglé comme du papier à musique. Ou plutôt : tout est dérégulé comme il faut. Après ce ne sont que des jeux de mots de tribuns soudoyés par les grands argentiers de la planète. Le peuple trinque. Rien de nouveau sous le soleil. Un livre anxiogène, donc. Un livre pour rien ? On a connu Luc Dellisse mieux inspiré. Surtout on ne voit pas l’utilité d’un  tel ouvrage qui n’apporte ni éclairage nouveau. Ni réponse originale. Ni quoi que ce soit que l’on ne connaisse déjà… Allons voir ailleurs si le papier est autrement imprimé …


Annabelle Hautecontre

 

Luc Dellisse, 2013, Les Impressions Nouvelles, coll. "Traverses", septembre 2012, 124 p. – 10,00 €

Aucun commentaire pour ce contenu.