2084 La fin du monde.



Dans un pays imaginaire, L’Abistan, dirigé par Abi, envoyé de Dieu  rebaptisé Yölah, sur terre, toute notion de démocratie est abolie. Après la victoire contre l’Ennemi, l’Abistan est un pays où l’on prie neuf fois par jour, où dans la plus grande soumission, le peuple est heureux, avec injonction de ne pas réfléchir : « Il n’est pas donné à l’homme de savoir ce qu’est le mal et ce qu’est le bien, il a à savoir que Yölah et Abi oeuvrent à son bonheur ». Dans cet enfer entre stalinisme et islamisme, Ati, le héros est un mécréant qui revient dans son pays après deux ans d’absence. Il cherche à comprendre ce qui est arrivé à sa patrie, à déminer ce système à partir d’un groupe de renégats qui refuse la religion et se terre dans un ghetto. Il souhaite partir. Mais l’Abistan n’a pas de limites. Il est le monde entier. Le monde soumis par les Islamistes ?

Dans 2084, la vie est intenable : une existence que l’on ne souhaiterait pas à son pire ennemi, sauf s’il est extrémiste. Les institutions ont pour dénomination « Conseil de redressement » ou « Association des meilleurs croyants du quartier ». On apprend dès le plus jeune âge  quatre vingt sentences clés : «  la soumission est foi et la foi, vérité »…

Boualem Sansal,  qui vit sous protection en Algérie pour avoir voulu se rendre à un salon du livre à Jérusalem  revient sur la scène littéraire après le très remarqué Village de l’Allemand, avec un livre baroque, foisonnant, fort qui identifie l’origine du mal islamiste afin d’éviter qu’il n’advienne.

 Dans cette fable où la barbarie totale et absolue a gagné, l’auteur cherche à expliquer les causes de l’horreur  dans une langue belle et pure, non dénuée d’humour.

 

Boulem Sansal

2084 La fin du monde

Gallimard, 273p, 19,50 euros 

 

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