Résumés et analyse des grandes œuvres de la littérature classique et moderne.

Les Confessions de Rousseau : Résumé


Résumé : Les Confessions de Jean-Jacques Rousseau  (1782)

 

Parmi les ouvrages qui appartiennent aux dernières années de Jean-Jacques Rousseau, années qu'il passa dans la terre de M. de Girardin, le plus important est les Confessions, livre étonnant de franchise et la principale source biographique de cette étrange destinée. C'est non seulement, racontée dans tous ses détails, l'histoire des faits se rapportant à la vie de Rousseau, c'est une relation complète de ses sentiments et de ses pensées. Il retrace avec le même soin ce qui est à sa louange et ce qui peut être l'objet de notre blâme ; ses fautes, ses faiblesses, ses hontes même passent sous nos yeux avec non moins de vérité que la peinture des nobles instincts de son âme. Or, comme il est difficile de ne pas parler beaucoup des autres en racontant sa propre vie, Rousseau mêle à son récit les paroles et les actes de ceux qu'il a intimement connus, vouant parfois à une honteuse célébrité des personnes dont l'amitié méritait un autre genre de reconnaissance.

 

Au fond, les Confessions sont un acte d'orgueil. « Les hommes, écrit Nisard, font leur apologie de bien des façons. La plus complaisante n'est pas celle où le personnage se loue. C'est dans le mal qu'on dit de soi que peut se cacher le plus de vanité. Redoublez de précaution avec celui qui vous prend à témoin de ses fautes; le moins qu'il pense, c'est qu'il vaut mieux que vous. »

Ce qui confirmerait ce sévère jugement sur les Confessions, ce sont les propres paroles de l'auteur au début du livre : « Je veux montrer à mes semblables, écrit Rousseau, un homme dans toute la vérité de la nature, et cet-homme ce sera moi. Moi seul, je sens mon cœur, et je connais les hommes. J'ai dévoilé mon intérieur tel que tu l'as vu, ô Eternel. Que chacun de mes semblables se découvre à son tour au pied de ton trône avec la même sincérité, et puis qu'un seul te dise, s'il ose : Je fus meilleur que cet

homme-là ! »

 

Un concitoyen de Rousseau, Jean Senebier, nous semble avoir porté sur les Confessions une critique aussi vraie qu'elle est laconique ; il affirme que ce livre est à la fois le plus attrayant et le plus dangereux de l'auteur. Il ajoute que les amis de ce dernier eussent mieux fait de renoncer à cette publication, qui fait du tort à sa mémoire. Oui, sans doute ; mais il n'en reste pas moins vrai que, sans les Confessions, nous n'aurions pas Rousseau tout entier ; car si ce livre diminue l'homme à nos yeux, l'écrivain nous apparaît plus complet et d'un mérite plus grand.

 

Les Confessions furent publiées en 1782, quatre ans après la mort de Rousseau ; puis parurent les Rêveries et les Dialogues, qui trouvèrent aussi beaucoup d'écho dans la jeune génération d'alors, surtout auprès des femmes.

 

Les écrits de J.-J. Rousseau ont passionné la seconde moitié du XVIIIe siècle, et ont joui dans le nôtre d'une ferveur qui est loin d'être épuisée. Leur succès provient presque autant des défauts de l'écrivain que de ses qualités. La langue de Rousseau est souvent gênée ; chaude et colorée, elle prend trop fréquemment une allure emphatique et déclamatoire.

Son style n'a pas la transparence et l'heureuse régularité des meilleurs écrivains français ; mais ce qu'il possède à un plus haut degré que ceux-ci, c'est la nouveauté des tours, l'imprévu des formes, l'énergie, l'enthousiasme et la mâle éloquence. Il écrivait péniblement et châtiait beaucoup sa diction ; il a pris soin du reste de nous le dire avec sa franchise habituelle : «Mes manuscrits raturés, barbouillés, mêlés, indéchiffrables, attestent la peine qu'ils m'ont coutée. »

 

 

[Ernest Lugrin, Histoire de la littérature française : depuis ses origines jusqu'à la fin du XVIIIe siècle, 1893]

3 commentaires

Après avoir lu ce roman , j'ai vu que c'est un roman très intéressant .
Je l'ai apprécié beaucoup.
HIS EXCELLENCY
DR  DAVIDO 

" They  don't  Know "

C'est un roman très appréciable

HIS EXCELLENCY
DR  DAVIDO

kamishibaya

Ce roman et le meilleur ,j adore beaucoup Jean Jacques lui même c est l un de mes préférés