Richard Millet face à lui-même

Ne jamais oublier la vendetta dont il fut victime. Menée par une harpie hystérique devenue lauréate du Nobel. Preuve que le woke et la bêtise mènent au sommet. D’ailleurs, de sommets, en réalité, qu’en reste-t-il ? Aucun sans doute puisque le jeu consiste à toujours se vautrer plus encore dans la bouillie. Plus de réflexion. Ni de sens. Encore moins de culture et surtout pas de spiritualité. Juste des dogmes. Religieux, idéologiques, politiques. Flatté l’ego pour mieux contrôler les masses… Le lecteur bienpensant ira donc voir ailleurs si l’herbe est plus verte sous régime bio. L’amoureux des Lettres se félicitera de son achat. Il parcourra l’itinéraire de cet enfant gâté – par la Nature, non ses semblables – parti de Corrèze à Paris. Avec un crochet libanais qui laissa des traces. Énerva les idiots utiles et ponctua sa quête de lucidité. Écrire sur soi n’est pas une sinécure. Surtout ces vingt premières années. Période de tous les dangers. D’où l’impérieuse nécessité de se protéger. D’ériger des remparts pour survivre. D’où cette Forteresse intérieure. Fantômes et fantasmes peupleront la cour du roi Millet. Amateur de jolies femmes, et pas seulement. À croire que seules leurs bras lui offrent un peu de paix dans ce monde trop brut. Et la musique, la grande. Celle de Sibelius ou Riley. Avec un peu de poésie aussi, soyons honnête : Rimbaud va révolutionner l’esprit du jeune Richard. Illuminé à seize ans. Une vocation est née. Il sait désormais où fuir ce père qui le terrorise. Un monde nouveau s’ouvre à lui : la littérature.

Annabelle Hautecontre

Richard Millet, La Forteresse - Autobiographie 1953-1973, Les Provinciales, août 2022, 304 p.-, 24 €

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