Low, tome 1 – L’Ivresse des profondeurs

Dans le futur, l’humanité a trouvé refuge au fond de l’océan, dans grandes cités sous-marines. Dans l’espoir qu’un jour elle puisse s’installer sur une planète habitable, les scientifiques ont lancé des sondes à travers l’espace… Plusieurs centaines d’années après, alors que l’humanité s’éteind lentement au fond de l’océan, une sonde revient sur Terre. Stel est une scientifique persuadée que cette sonde est la clé pour sauver l’humanité. Elle décide de quitter les profondeurs avec son fils, Marik, pour retrouver le précieux engin…

 

Depuis les années 80 une partie non-négligeable des héros (et héroïnes) de comic books sont devenus sombres, violents, ou névrosés. Un style graphique et narratif qui perdure de nos jours, le dernier Batman V Superman sur grand écran en étant la preuve. Où sont passées la candeur, sinon l'optimisme, des premiers comic books de l’Âge d’or ? Sans aller jusque-là, il y a dans Low un petit quelque chose d’assez différent du reste de la production US qui m’a immédiatement interpellé et séduit.

 

Quand Rick Remender, l’auteur des excellents Black Science et Deadly Class, décide d’écrire un personnage positif et optimiste, ça intrigue. Car l’un des axes de travail de Remender ici est clairement de nous montrer un personnage qui croit que rien n’est joué d’avance, et qu’on peut toujours s’en sortir. Qu’en gros, une fois qu’on a touché le fond (de l’océan, pour le coup), on ne peut que remonter (ce qui va être le cas).

 

À bien y regarder, le personnage de Stel, cette mère qui veut tout à la fois retrouver ses enfants ET sauver l’humanité fonctionne un peu comme un double négatif de Grant McKay, le héros de Black Science. Un autre aspect du travail sur Low qui m’a beaucoup plu, c’est qu’on a le sentiment à la lecture que Remender construit un univers futuriste « en développement ». Comprendre que les personnages vont pouvoir impacter fortement leur environnement, et je ne serais pas surpris que dans une poignée de tomes, l’histoire évolue drastiquement.

 

Low est dessiné par Greg Tocchini, un artiste à qui on doit notamment l’étonnant The Last Days of American Crime, déjà scénarisé par Rick Remender. Tocchini excelle ici dans le dessin des personnages, très charismatiques et aux designs réussis. Si son trait convient bien aux scènes aquatiques, les choses se compliquent un peu plus dès lors qu'il faut représenter les villes ou la technologie futuriste. Le dessin est parfois fouillé, par moment confus, et on a de temps en temps du mal à savoir réellement quoi regarder dans la case. Heureusement, les couleurs, signées Tocchini lui-même, apporte un joli cachet aux traits de l'artiste, souligne les ambiances aquatiques et renforce l'impression d'immersion.

 

Low en impose dès ce premier tome : un univers futuriste sous-marin et original, une héroïne attachante, un ton optimiste, et des dessins globalement bien dans le ton. Low donc s’ajouter sans trop de difficultés à la longue liste des séries de science-fiction à suivre. Je suis maintenant curieux de voir comment Remender va faire évoluer l’univers de la série. Heureusement, Urban Comics sortira le tome 2 très rapidement, à la fin du mois. Rendez-vous est pris pour voir si ces bonnes intentions se confirmeront.

 

 

Stéphane Le Troëdec

 

 

Rick Remender (scénario) et Greg Tocchini (dessins)

Low, tome 1 – L’Ivresse des profondeurs

Édité en France par Urban Comics (26 février 2016)

Collection Urban Indies

10 euros (prix de lancement)

EAN : 9782365778399

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