Christine de Suède, "Maximes"

"Le mérite vaut mieux que les trônes"

Quand son père meurt à la guerre, ce qui lui laissera toujours le désir d'être présente sur un champ de bataille, Christine de Suède (1626-1689) n'a que six ans, et la voilà reine. Peu portée sur les activités réservées aux femmes, c'est avant tout une personnalité forte et indépendante, très cultivée (elle parle plusieurs langues, travaille les sciences...) qui parviendra à faire de Stockholm une ville culturelle au rayonnement international. Après avoir abdiqué, elle parcourt l'Europe comme une "aventurière", elle n'aura pas de cesse d'affoler les bonnes dames (en fréquentant Ninon de Lenclos par exemple, ou en se sachant pas "se tenir") tout en fréquentant les savants et les philosophes les plus importants de son temps.

"Ceux qui font profession d'être amis de tout le monde, ne le sont de personne."

Disciple de La Rochefoucauld, elle mettra son expérience et sa culture au service d'une morale ferme qui toujours témoignent de son indépendance (elle aura toujours refusé de sa marier, car pour elle "Les plaisirs du mariage n'en valent pas les peines") et la vigueur de son esprit critique sur les mœurs et le monde, montrant une belle lucidité envers les hommes de cours, les Princes et les bigots, en gardant une foi chrétienne pure et forte, dans un élan constant vers Dieu dans la pureté d'un lien unique et entier. 

Ces maximes sont admirables, par leur sagesse propre, mais aussi par ce qu'elles témoignent de courage et d'intelligence dans cette femme extraordinaire qui sut vivre sa liberté et sa sincérité contre son temps.

Les Maximes sont suivis d'un appendice, les commentaires aux Maximes de La Rochefoucauld, qui ajoute des qualités d'intelligence, de sincérité et de franchise à cette femme rare.

Loïc Di Stefano

Christine de Suède, Maximes, préface de Chantal Thomas, Rivages, "petite bibliothèque", janvier 2017, 150 pages, 7,70 eur

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