Outcast, tome 2 – Souffrance

Outcast est un cas un peu à part. En effet, le comic book et son adaptation en série tv ont été pensé simultanément, avec une première diffusion prévue début 2016. Évidemment, le fait que le « papa » de Walking Dead, Robert Kirkman, en soit le scénariste a grandement facilité les choses. Faut-il le rappeler : Walking Dead est un carton dans les librairies américaines et françaises, doublé d’un succès critique et public sur le petit écran.

 

Dans Outcast, nous suivons Kyle Barnes, un homme possédant le pouvoir d’exorciser les démons. Sa vie est donc particulièrement compliqué, d’autant plus qu’on devine qu’il a du se passer quelque chose d’épouvantable avec sa compagne…

 

Le premier tome avait parfaitement posé les personnages et l’ambiance, avec ce qu’il faut de mystère pour titiller l’imagination. Ici l’histoire avance un peu plus, non pas en matière de rythme (on va y revenir), mais dans le sens où on comprend un peu mieux où Kirkman veut nous emmener. On saisit maintenant bien quel sera le ton de la série. D’un côté, nous avons donc Barnes et son ami, le révérend Anderson, qui se sont donnés pour mission de sauver un maximum de personnes des démons. Et de l’autre côté, Barnes espère bien retrouver Allison et sa petite fille. Et donc ce tome 2 de s’articuler autour de ces deux axes. À noter que le premier chapitre (l’épisode n°7 dans la version originale) sonne un peu comme la conclusion d’un arc narratif, et tout compte fait aurait pu servir de fin au premier album.

 

Kirkman pense donc un peu à tout le monde. La première partie se veut intrigante, avec Kyle et Anderson qui viennent rendre visite à d’anciennes victimes des démons, pour essayer de mieux comprendre ce qui se trame. La seconde partie a pour point d’orgue la rencontre entre Kyle et Allison (et Amber), superbement traitée ici car particulièrement émouvante.

 

Reste maintenant le rythme de l’histoire, qui va peut-être en décevoir certains. Kirkman choisit une cadence assez lente, je dirais lancinante. En terme d’action pure et dure (et même si on compte les scènes d’exorcisme), il ne se passe en fait pas grand-chose dans cette nouvelle salve d’épisode. La qualité du titre est à chercher ailleurs, au risque d’être déçu. Kirkman dresse par petites touches les portraits des personnages, histoire qu’on s’attache à eux, doucement. Je suis d’ailleurs curieux de voir comment la série tv va transposer cet aspect sur petit écran. Soyons sûr que son succès se joue là-dessus, plus que sur l’horreur pure, assez sage pour l’instant. Et ce n’est pas nécessairement un mal.

 

Ce tome 2 confirme donc tout le bien qu’on pensait d’Outcast. Le ton de la série est posé, et on comprend mieux ce que Kirkman veut en faire. C’est une série pensée et écrite sur le long terme, qui n’hésite pas à prendre son temps pour installer une ambiance. Kirkman s’appuie sur les dessins d’un Paul Azaceta qui n’a jamais été aussi en forme. Son trait fait merveille à la fois pour les scènes d’exorcisme, mais aussi quant il s’agit de représenter les émotions de ses personnages.

 

 

Stéphane Le Troëdec

 

 

Lire la critique de Outcast, tome 1

 

Robert Kirkman (scénario) et Paul Azaceta (dessins)

Outcast, tome 2 – Souffrance

Édité en France par Delcourt (6 janvier 2016)

Collection Contrebande

144 pages couleurs, papier glacé, couverture cartonnée

16,50 euros

EAN : 9782756077055

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