Yoyo Maeght : du bon usage du secret

                   


 

Le livre de Yoyo Maeght est comme un bouquet d’anémones sur une nappe mise. Là où tant de pisse-vinaigre régleraient leurs comptes celle qui devient mémorialiste de sa saga familial offre un livre pudique. Il fourmille plus d’informations que d’anecdotes. A partir de l’aventure de son grand-père Yoyo remonte l’histoire jusqu’à nous. On retrouve là tous ceux qui ont entouré le patriarche à Paris comme sur la Côte d’Azur où il s’installa d’abord comme apprenti typographe. Braque, Bonnard, Miró, Giacometti et tant d’autres artistes majeurs mais aussi des figures importantes mais plus discrètes (celle de Jacques Kober par exemple). Sans avoir à tirer la langue comme une élève qui s’applique Yoyo Maeght prouve qu’elle n’est dupe de rien, elle bat la montagne de Saint Paul de Vence sans pour autant se croire sertie des plus hautes certitudes. Son livre permet au lecteur de renaître accroché aux églantiers de la colline de l’arrière pays niçois, de retrouver la Fondation si fantastique et tous ceux (et celles) qui la firent. Surgissent au milieu des douleurs, des tromperies, des abandons les rires, les plaisirs et les rencontres.

 



Yoyo en fut parfois la reine. Elle rappelle la présence de Gasiorowski à ses côtés. Ce fut son Prince trop tôt disparu. Et l’on ne cesse de suivre une telle guide. Son goût de la perfection séduit, son attitude est jamais cynique mais juste. Elle sait mettre la table du festin pour les nourritures des regards qui deviennent celles de l’âme. C’est pourquoi à côté de ses mémoires celles de Catherine Millet (encensées de manières insensée) font bien pâles figures. Que l’auteure en soit remerciée. Se retrouvent dans une telle saga les phosphorescences de créateurs uniques mais parfois humains. Voire trop humains. A savoir petits. Giacometti prit  ainsi la place de Germaine Richier sans l’élégance qu’on pouvait attendre de lui. Mais Yoyo se contente d’entrouvrir la porte sachant que tout être est capable de jouer un rôle de travers dans le théâtre du monde. Elle préfère rappeler que face aux sens atrophiés les Maeght surent attirer  et ramènent encore à eux ceux qui dotés d'yeux et d'émotions  à multiples lentilles  créent avec n’importe quoi d’infaillibles chefs-d’œuvre. Gasiorowski le prouva.

 

Jean-Paul Gavard-Perret

2 commentaires

Poétique , aimable et juste critique d'un livre riche de lumières  qui éclairent  mes jeunes années cannoises et parisiennes d'amateur d'art .

Un écrin de venin écrie par une langue bien fourchu ,immoral construit sur des fondations de fabulatrices . Message personnel pour Jean-Paul Gavard-perret: goûter votre pipi qui ne doit pas être très loin du vinaigre , apprendre à lire ,ou lire my kampf ça pourrait vous plaire ,et mieux choisir les culs à lécher. Et avec votre classe je vous souhaite une très bonne journée .