Rober Varlez : cassures et apnées

Créateur des Editions de l’Atelier de l’Agneau et du  Mensuel 25, Robert Varlez a défendu dans les années 70  les jeunes créateurs belges et étrangers dans les domaines de la littérature, de la poésie et des arts visuels. Il a  collaboré avec différents poètes et écrivains et ses dessins ont paru dans de nombreux numéros de la revue « Minuit » et « A suivre ». En 1974, ses dessins « évoquant une mécanique imaginaire de l’intérieur du corps humain » furent publiés sous le titre « A mains nues ici-même » avec une  préface par Bernard Noël.

Grâce à Martin Vaughn-James il se lança dans une série d’expérimentations en bande dessinée à partir des chronophotographies de Muybridge. D’abord dans les revues citées elles ont été republié il y a 3 ans par les éditions « The Hoochie Coochie ». S’en est suivi cette  série de planches où le créateur propose une synthèse aussi grave que drôle  de la bande dessinée et du collage. Robert Varlez y démembre le corps de manière néo-érotique plus sérieuse qu’il n’y paraît. Il donne des nouvelles sur la situation du corps et de sa représentation. Et toute une jeune génération se reconnaît chez celui  qui poursuit sa route en explorant le collage dadaïste.

Par des successions de divisions et de montages, l’artiste belge propose des transfusions. Elles absorbent certains types de représentation pour créer - par une suite de ponctions - des grouillements qui lèvent bien des obstructions. L’opaque est à la fois dénoué mais aussi renoué autrement afin de créer un effet de bascule et de déhanchement. Tout se joue entre alliance et séparation, entre attouchements et distances. Si bien que la vie de l’image se rassemble moins en reproduction d’un semblable qu’en ouverture sur la vie mentale.

Jean-Paul Gavard-Perret

Robert Varlez, Suit(es), Editions Adverse, Paris, 144 p., 20 €.

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