Prix du Roman des étudiant-e-s France Culture - Télérama 2015

J'ai eu la chance de participer, en tant que "juré-e étudiant-e", au prix du roman des étudiant-e-s France Culture- Télérama en 2015. Ce privilège est tout de même offert à 400 étudiant-e-s-juré-e-s dans toute la France ! La seule condition étant d'être étudiant-e et d'envoyer une critique littéraire pour faire partie du jury. Ces conditions remplies, je pense que leur politique est plutôt inclusive et donc de faire participer les étudiant-e-s en demande. 


Ceci étant dit, c'est peut-être aussi le fond du problème. En effet, un groupe Facebook fut crée pour s'organiser, se prêter les livres, discuter entre les juré-e-s, etc. Et là, que vois-je ? Beaucoup (vraiment beaucoup) d'élèves de grandes écoles parisiennes (ou de lycées prestigieux en classe prépa) qui aiment souvent mentionner leur affiliation académique sur leur compte. Bref, une mixité de l'entre-soi comme diraient les gauchistes, pardon, les sociologues. Il faut noter que je faisais partie du groupe Facebook des étudiant-e-s d'île de France (voire parisien-ne-s...), ce qui évidemment, fausse un peu la donne...mais tout de même, il serait intéressant d'avoir des étudiant-e-s qui ne soient pas que les progénitures des salarié-e-s de France Cul et Télérama. (Oui Maurice, tu pousses un peu le bouchon dans la caricature. A peine dit l'autre, surpris). 


Le prix :  

Les plus : Le fait d'avoir la possibilité d'assister à des rencontres avec les auteur-e-s organisées dans toute la France et de bénéficier pour cela de lectures gratuites (et oui, à 16 euros en moyenne le livre, ça fait des économies..). De plus, cela favorise aussi la pluralité des lectures et offre par conséquent la possibilité de lire des livres que l'on aurait pas forcément acheté. Il faut également noter qu'il est agréable que ce prix tisse des partenariats avec une trentaine de librairies indépendantes dans toute la France. 


Les moins : Les sélections des étudiant-e-s et des romancier-e-s ont été finalisées en janvier et le prix a été remis en mars. Nous avions donc un peu moins de 2 mois pour lire les 10 livres de la sélection. Ce qui, disons le tout de go, est difficilement réalisable compte tenu des emplois du temps de chacun-e (impératifs universitaires ou autres). En ce qui me concerne, je n'ai pas pu être en possession de tous les livres et il m'aurait - dans tous les cas- été difficile d'achever la lecture de tous les ouvrages de la sélection à temps. Il faut néanmoins souligner à ce propos que les organisat-eurs/trices en ont conscience, et c'est notamment la raison pour laquelle ils/elles nous ont encouragé à échanger sur nos lectures pour se faire une idée avant le vote final. 


Et les livres alors ?  C'est sans doute là que le bât blesse. Encore une fois, je n'ai pas lu toute la sélection mais à part quelques exceptions que je ne citerai pas ici pour ne pas faire de jaloux-ses, c'est souvent pompeux*, tarabiscoté, soporifique.. Bref,  c'est bien une sélection France Culture -Télérama !  Eux pourtant qui s’évertuent depuis quelques années à se défaire de cette image de neurone d'élite élevé à la Culture de batterie. C'est donc un peu fâcheux sans être grave car l'idée de départ est, a priori, très bonne. A voir si les fruits de l'an prochain seront faits de meilleur terreau ! 

En attendant, si vous êtes étudiant-e-s et que vous voulez participer à un jury, je vous recommande vivement le festival international du film scientifique - Pariscience qui bénéficie souvent d'une excellente programmation et qui vous permettra de vous éveiller sans étalage de confiture. 


La sélection : 

Le grand vainqueur 2015 : L'Amour et les fôretsd’Eric Reinhardt (éd. Gallimard) 

Plus rien que les vagues et le vent, de Christine Montalbetti (éd. P.O.L)
Le Météorologue, d’Olivier Rolin (éd. Le Seuil/Paulsen)
Tram 83, de Fiston Mwanza Mujila (éd. Métailié)
Tristesse de la terred’Eric Vuillard (éd. Actes Sud)
Evariste, de François-Henri Désérable (éd. Gallimard)
Les Evènements, de Jean Rolin, (éd. P.O.L)
Vernon Subutex, 1 de Virginie Despentes, (éd. Grasset)
Échapper, de Lionel Duroy, (éd. Julliard)
La Gaité, de Justine Lévy, (éd. Stock)

 

* A noter que je suis moi-même parfois adepte de ce mystère de la pompe qui pompe et qui rend le tout pompeux mais là, trop, c'est trop.

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