La succession, de Jean-Paul Dubois : Pelote basque et cerveau de Staline

Si vous aimez les chiens, les belles voitures, les familles dysfonctionnelles et la pelote basque, le dernier roman de Jean-Paul Dubois est pour vous. Même si vous n’êtes pas trop sûr de vous pour la pelote basque d’ailleurs.

 

Dans ce nouvel opus, on retrouve Paul (tous les personnages de l’auteur de Kennedy et moi se nomment Paul c’est pratique), médecin à l’origine mais qui a quitté Toulouse, sa ville natale, et son métier pour devenir joueur professionnel de Cesta punta sous le ciel bleu de Floride. Parfaitement heureux, ce célibataire reçoit le coup de fil qu’il redoutait : son père, médecin, s’est lui aussi donné la mort : chez tous les Katrakilis, on se suicide, c’est comme ça. Le grand-père, l’oncle, la mère et maintenant le père, une vraie tradition familiale déprimante auquel le jeune Paul ne veut pas songer.

 

Mais retrouver la maison de ses parents, des carnets noirs appartenant à son père, peuplés de tous ces fantômes, forcera un peu le destin et le héros solitaire et fantasque de Dubois devra faire face à une succession bien lourde et différente de celle qu’il aurait pu imaginer… Cela pourrait être sinistre : entre suicides à répétition, derniers moments sur terre de malades en phase terminale, amour déçu avec la belle Ingvild Lunge et rangement d’une demeure ou personne n’habite plus, la coupe est pleine.

 

Et pourtant, comme toujours avec Dubois le magicien, le charme opère et l’on suit avec cœur et espoir les tribulations de son personnage fantasque et dingue, fou de pelote et d’une lamelle du cerveau de Staline emporté de Russie par son grand-père. Un grand, un très grand texte sur le destin, nos parts d’ombre et une famille qu’on ne souhaite à personne.

 

Ariane Bois 

 

Jean-Paul Dubois, La succession, L’Olivier, août 2016, 230 pages, 19 €

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