Le divan rouge de Catherine Briat : Aire de repos

C’est un canapé comme il en existe des milliers dans les appartements bourgeois des grandes villes françaises : ample, accueillant et surtout d’un beau rouge rubis. La femme qui l’acquière pour 400 euros en super soldes n’a pas de nom, peu de moyens financiers, mais un lourd passé. Son mari, alcoolique, a usé de tous les ressorts de la violence morale, mais aussi physique. Jusqu’à la scène de trop, avec un couteau, celle qui fait peur, sidère et provoque la fuite éperdue avec ses deux petits.

Sur le fil, elle trouve refuge dans un appartement clair et propre, petit, mais bien conçu de la rive gauche. Là avec les enfants, elle cherche à se reconstruire.

Et le canapé rouge va devenir le compagnon fidèle de ses jours, lui permettre de respirer, de retrouver souffle et énergie.

Maitrisant parfaitement les ressorts de la narration psychologique, Catherine Briat à qui l’on doit un très joli roman intitulé Le dernier rendez-vous (Plon) livre ici un texte sensible et fin sur une femme qui reprend pied grâce à un meuble. Celui-ci lui sert de doudou, de maison, de phare dans la nuit, de refuge. Elle y puisera des forces pour s’envoler vers un pays nouveau, et refaire sa vie selon l’expression consacrée.

Entre solitude et partage, le canapé rouge réunit les personnages, impose sa présence dans les pages et dans nos têtes. Une réussite.

Ariane Bois

Catherine Briat, Le divan rouge, Éditions Héloïse d’Ormeson, février 2018, 128 pages, 10 €

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