Confessions d’une cleptomane de Florence Noiville : La vie à vol que veux-tu…

Valentine de Lestrange a tout, comme on dit dans les romans de gare, pour être heureuse : un mari haut placé (ministre quand même) un appartement dans les beaux quartiers, un chauffeur. Elle ne travaille pas vraiment, un peu dans les arts, et possède beaucoup de temps libre. Trop sans doute. car entre une ballade à Saint Germain ou un tour par l’avenue Montaigne, Valentine, comme sa mère et sa grand-mère avant elle, s’adonne à un curieux passe-temps : elle pique, barbote, choure, dérobe, bref vole ce qui lui attire l’œil : une étole toute douce en cashmere, une robe, une valise ou même plus trivial du yaourt à boire ou un fruit sur une aire d’autoroute, comme ça, juste pour le plaisir de ressentir ce petit frisson qui manque à son existence policée. 

Un jour, évidemment, les ennuis la rattrapent, mais elle est loin de se douter, en contactant un ami de la famille avocat, ce qui se trame dans son dos. Mêlant habilement psychologie de la kleptomanie à une histoire très incarnée, Florence Noiville réussit ici une fable enlevée, plus sérieuse qu’il n’y paraît.

La cleptomanie est paraît-il en hausse dans nos pays développés, et ceci dans toutes les couches sociales. Il s’agirait d’une addiction, pas plus facile à soigner que, disons, la cigarette ou la drogue.

On rit des mésaventures de cette pauvre Valentine de Lestrange, qui dans la réalité s’appelle autrement, mais existe bel et bien et a inspiré ce roman tout en finesse, mais on réfléchit aussi : et si on avait tous des penchants à dérober quelque chose dans l’existence ? 

Ariane Bois

Florence Noiville, Confessions d’une cleptomane, Stock, août 2018, 195 pages, 17€ 

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