Pleurer des rivières de Alain Jaspard : rififi chez les gitans

Il n’y a pas d’âge pour le talent. À plus de 75 ans, le réalisateur Alain Jaspard signe son premier roman et c’est un texte d’une juvénilité, d’une énergie rare. On découvre Frank et Mériem, qui appartiennent à la communauté des gens du voyage comme on dit, s’aimant follement. A quinze ans seulement, Mériem épouse Frank dans une église de Marseille. Bientôt les enfants arrivent, un tous les ans : sept en tout et le huitième se profile déjà ! 

Mais le quotidien n’est pas facile et Frank se retrouve dans des coups douteux, avec des voyous. Passage par la case prison dont Julien, avocat commis d’office, le sortira. Entre les deux hommes, séparés par leur milieu social, nait une amitié sincère. Quand Julien confie à son nouvel ami ce qui le mine, c’est-à-dire ses difficultés à faire un enfant avec sa femme, Séverine, malgré tous leurs efforts, le gitan va peut-être pouvoir offrir une solution, disons… innovante. 

Sur ce canevas très actuel, Alain Jaspard nous parle de la famille, des liens du sang, du déterminisme social et du destin des enfants selon que l’on soit né dans les quartiers chics ou dans une caravane.

Son récit, vif et ciselé procure un vrai plaisir de lecture et les personnages, tous attachants, nous donnent envie de le serrer dans nos bras tant ils semblent humains et incarnés. 

Une vraie découverte de cette rentrée. 

Ariane Bois 

Alain Jaspard, Pleurer des rivières, Héloïse d’Ormesson, août 2018, 224 pages, 17 € 

Sur le même thème

Aucun commentaire pour ce contenu.