L’amie, la mort, le fils : requiem pour une amie défunte

« Je n’ai pas écrit un livre sur mon amie : c’est elle qui s’est imposée, imparablement, et je n’y suis pour rien, dans le sillage qu’elle laisse. Cette mort parle au-delà de la mort. » L’amie dont parle l’auteur, c’est Anne Dufourmantelle, la philosophe et psychanalyste, qui a péri à l’été 2017 en essayant de sauver de la noyade des enfants, dont le fils de Jean-Philippe Domecq. 

Comment raconter la grâce de cette femme, ce chagrin inouï que constitue une mort héroïque, le vide qu’elle laisse ? Dans ce petit livre qu’on referme le cœur en charpie, Domecq s’efforce de retrouver celle qu’il aimait tant et convoque sa présence pour nous faire comprendre que la mort n’est que le début. 

Les signes d’elle continuent à vivre et, dans ce beau portrait de femme, l’âme de la défunte plane au-dessus de nous.

Texte d’une rare beauté, tombeau de mots et ode à l’amitié, L’amie, la mort, le fils, explore aussi les rapports père-fils, la difficulté à dire le deuil et donc la nécessité d’écrire, comme un dernier cadeau à celle qui s’en est allée, pour protéger les autres. « La passion de l’amitié », comme l’explique l’auteur, dans le plus beau sens du terme. 

Ariane Bois

Jean-Philippe Domecq, L’amie, la mort, le fils, Ed Thierry Marchaisse, septembre 2018, 114 pages, 14,50 €

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