L’amour au temps des éléphants : l’amour et l’amitié au service de la cause animale

En 1916, dans la ville d’Erwin, Tennessee, une éléphante nommée Mary fut pendue devant une foule chauffée à blanc pour avoir tué d’un violent coup de trompe le cornac qui l’avait maltraitée.
Avec le brio qu’on lui connaît, Ariane Bois s’est emparée de cet épisode sanglant bien réel, relaté avec force détails dans les journaux de l’époque, pour laisser libre cours à sa belle imagination de romancière et en faire le point de départ d’une saga aussi haletante qu’étincelante.

Dans le public qui assiste, médusé, à ce macabre spectacle, il y a là, Arabella, jeune fille rebelle issue d’une famille d’Adventistes du 7ème jour des plus sévères à laquelle elle cherche à échapper, Jeremy, reporter bien né qui n’entend pas reprendre les affaires de son père au grand dam de ce dernier et Kid, petit Noir en pays sudiste où le racisme fait loi.

Ces trois jeunes gens ne se connaissent pas mais chacun, pour des raisons différentes, fuit un destin tout tracé qu’il réprouve en s’engageant dans la Grande Guerre aux côtés des soldats américains qui combattent sur les champs de bataille français.
La guerre terminée, c’est sur une autre scène que ces héros s’illustrent et se rejoignent pour former un trio inséparable : le Paris des années folles où Kid joue de la clarinette dans les caves de Montparnasse et Saint-Germain-des-Prés, Arabella enseigne les infirmières de l’hôpital américain et Jeremy, devenu  son amant, poursuit sa carrière de reporter émérite.

La vie est lumineuse et trépidante dans la capitale mais la jeune femme garde le souvenir traumatique de la pendaison de l’éléphante Mary. Elle prend conscience du triste sort réservé aux animaux de cirque et se pique de « kidnapper » un éléphant dompté pour lui faire recouvrer la liberté en terre africaine.
C’est dans ce pays qu’elle entraîne ces deux compères en vue de bâtir une nouvelle vie au service des éléphants.
Belle et sauvage, l’Afrique leur réserve pourtant bien des périls… mais le combat pour la liberté des hommes, indissociable de celle des animaux, s’avère à ce prix.

 

Cécilia Dutter

Ariane Bois, L’Amour au temps des éléphants, Belfond, janvier 2021, 252 p.-, 19 €

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