Chroniques de Mudfog, oeuvre de jeunesse de Charles DIckens
Œuvre de la jeunesse littéraire de Dickens et non reprise dans les
volumes de ses œuvres complètes, du vivant même de l’auteur qui semblait
vouloir les oublier, ces textes sardoniques ont paru initialement en
revue, de 1837 à 1839, dans le Bentley’s Miscellany, pour n’être exhumés
qu’en 1986. Il y a pourtant dans ces menus propos sur les us et
coutumes de la brillante société de Mudfog (littéralement « purée de
poix ») tout ce qui fera l’attrait des romans de Dickens, un ton, un art
inclassable du pince sans rire qui en fait sans conteste l’un des plus
grands maîtres du roman. Car Dickens a entre tous les rieurs le talent
de détruire littéralement sa cible sous le couvert du sérieux, de
dresser d’antiphrases en syllogismes un portrait en creux et désopilant
de ses personnages.
Mudfog, cité primesautière…
Faisant l’éloge de la charmante cité de Mudfog, Dickens nous en montre ses boues et ses vices avec autant de joie que s'il se fut agit du Taj Mahal ! Dickens à l'art entre tous de l'antiphrase, de la formule oiseuse qui n'en omet pas pour autant de ridiculiser les compassés ses contemporains. C'est à la fois une caricature outrancière cet un reportage de sage journaliste, c'est d'une violence inouïe et très amusant. Faire rire des situations noires, en les noircissant encore plus, voilà l'art de Dickens.
Ces récits mordants sont surtout pour Dickens l’occasion de former sa plume, d’éprouver cet humour particulier qui sera toujours le sien, proche de l’absurde et toujours digne, avec des situations improbables, et des petites expressions à la Jules Renard qui égaient l’intelligence :
« Le soleil s’est levé ce matin à son heure habituelle » (laquelle change tous les jours et donc n’a rien d’habituelle…) comme un écho à ce que signale le préfacier du présent volume, qui est en effet une perle : « De bonne heure ce matin, les cloches de toutes les églises ont sonné sept heures. »
Un petit volume tout à fait sympathique qui, s’il n’est pas égal et parfois étale un peu trop longuement la sauce, réjouira tous les inconditionnels de l'humour décalé et pince-sans-rire dont Dickens, avant d'autres, a su faire sa marque de fabrique.
Loïc Di Stefano
Mudfog, cité primesautière…
Faisant l’éloge de la charmante cité de Mudfog, Dickens nous en montre ses boues et ses vices avec autant de joie que s'il se fut agit du Taj Mahal ! Dickens à l'art entre tous de l'antiphrase, de la formule oiseuse qui n'en omet pas pour autant de ridiculiser les compassés ses contemporains. C'est à la fois une caricature outrancière cet un reportage de sage journaliste, c'est d'une violence inouïe et très amusant. Faire rire des situations noires, en les noircissant encore plus, voilà l'art de Dickens.
Ces récits mordants sont surtout pour Dickens l’occasion de former sa plume, d’éprouver cet humour particulier qui sera toujours le sien, proche de l’absurde et toujours digne, avec des situations improbables, et des petites expressions à la Jules Renard qui égaient l’intelligence :
« Le soleil s’est levé ce matin à son heure habituelle » (laquelle change tous les jours et donc n’a rien d’habituelle…) comme un écho à ce que signale le préfacier du présent volume, qui est en effet une perle : « De bonne heure ce matin, les cloches de toutes les églises ont sonné sept heures. »
Un petit volume tout à fait sympathique qui, s’il n’est pas égal et parfois étale un peu trop longuement la sauce, réjouira tous les inconditionnels de l'humour décalé et pince-sans-rire dont Dickens, avant d'autres, a su faire sa marque de fabrique.
Loïc Di Stefano
Charles Dickens, Chroniques de Mudfog, Le Serpent à Plumes, Motifs, n° 251, février 2006, 193 pages
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