Le "Pépère" de Christophe Spielberger a un délicieux goût du pain d’épices. Nostalgie !

Il a cent ans, Albert. Il s’ennuie grave, comme disent les jeunes, dans sa maison de retraite. Alors il lui en prend comme une envie. Une dernière blague au destin. Puisque cela semble s’éterniser un brin, Albert témoignera. Et comme il ne se passe pas toujours quelque chose de truculent il ira puiser dans ses souvenirs. C’est qu’il est toujours habile à manier le verbe, Albert. Et il possède un humour canaille. Alors c’est décidé, chaque jour sa page. Cent chapitres pour les cent jours. 


Tendre et mélancolique, Christophe Spielberger tisse sa toile dans les réminiscences d’un monde qui n’est plus. Certes, la modernité c’est bien. Mais il y a bien, justement, quelques petites choses que l’on aimerait conserver... 


Funambule de nos espoirs déchus, Albert en devient le porte-parole. Son histoire et aussi notre histoire. Ce monde qui se délite comme une bobine. Ces impératifs inutiles qui nous séparent de ceux qu’on aime. Ce monde virtuel qui en devient si froid qu’une panne de réseau est finalement une aubaine... 


Ainsi la famille, les amis, les petits moments de l’existence revêtent bien plus d’importance que le train-train métro-boulot-dodo. Un roman nostalgique au délicieux goût du pain d’épices. C’était mieux avant ? Pas faux...


Annabelle Hautecontre


Christophe Spielberger, Pépère, L’une & l’autre éditions, mars 2012, 140 pages, 12,50 €    

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