"Barbe bleue", d’Amélie Nothomb : poétique, troublant, fascinant

À chaque rentrée littéraire, la critique se gausse du dernier opus d’Amélie Nothomb. Pour dire qu’il est court et récurrent, attendu, mais décevant. La critique s’ennuie un peu, et le dernier opus est diffèrent, troublant, fascinant. Il se veut poétique. Esthétique aussi. Accessoirement philosophique. Saturnine loue une chambre chez Don Elemirio qui se prend pour la quintessence du grand d’Espagne. Il aime à parer les femmes des couleurs de l’arc-en-ciel. Puis il les immortalise pour l’éternité. Saturnine n’a que faire du secret de Don Elemirio, il lui interdit sa chambre noire, elle ne ressent pas l’envie d’y pénétrer.

Saturnine aime le champagne, « la version fluide de l’or », et disserter des dangers de l’inquisition avec son hôte envoutant. C’est d’un duel dont il s’agit, les protagonistes le savent bien, un duel à mort pour une histoire de teinte idéale ou de chiffre parfait. Mais qui a dit que Barbe bleue n’était pas un conte pour les enfants ? Certainement pas Amélie Nothomb qui est une véritable petite fille modèle, peut-être Saturnine, une héroïne belge a toujours le dernier mot. Et les mots pour un écrivain, c’est essentiel. Le dernier Nothomb est très bon. Avis à la critique !

 

Stéphane des Horts

 

Amélie Nothomb, Barbe bleue, Albin Michel, août 2012, 170 pages, 16,50 €

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1 commentaire

Elle renoue enfin avec ses qualités premières et, après toute une série de romans qui cherchaient à faire du Nothomb, en forçant les traits, elle retrouve ses premiers élans, ceux d'Hygiène de l'Assassin. Il était temps !