"Une semaine de vacances", de Christine Angot ou la recette du jambon à l’os

On peut tout dire sur Christine Angot. Qu’elle est provocante, dérisoire, exaspérante… Mais jusqu’à maintenant on n’avait encore jamais évoqué les possibilités physiques de la romancière. Christine Angot est une gymnaste avertie. Pendant un bon tiers de son dernier opus, elle accroche la bouche de son héroïne à la virilité de son chéri. Le monsieur est dans la salle de bain assis sur les toilettes et la dame gentiment est toute à son affaire. Puis, c’est là que cela devient bouleversant, il s’agit de passer dans la chambre à coucher sans que la virilité et son écrin ne soient séparés. Pour corser le tout, on a ajouté - il fallait y penser - une tranche de jambon sur le membre tendu. Imaginons la scène. L’héroïne se veut arachnéenne et le monsieur cocher fringant, s’il en est. Quand enfin la jeune femme lâche prise c’est pour exalter le romantisme ambiant, je t’aime, est-ce que tu m’aimes, dis-moi que tu m’aimes.

Ensuite, j’ai perdu le livre. Je me demande comment se termine l’histoire. Si quelqu’un peut renseigner la modeste critique littéraire, il en sera mille fois remercié. Christine Angot est en retard, ce n’est pas à la rentrée littéraire qu’elle aurait dû se présenter, mais aux Jeux Olympiques de Londres. Y a t-il une discipline pour la marche en canard avec obstacle ?
Avis aux amateurs.

 

Stéphanie des Horts

 

Christine Angot, Une semaine de vacances, Flammarion, 5 septembre 2012, 128 pages, 12,00 €

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6 commentaires

L'autofiction a sans doute ses limites, atteintes là, non ?

Consternant et nauséabond.
Je ne vois rien d'autres à en dire qui n'ait déjà été écrit.

La première page est à la fois ridicule et hilarante! En tout cas, Angot est surfaite en tant qu'écrivain.

Une bouse pornographique qui , comme tous les bouquins sur le viol, l'inceste, ou l'euthanasie, se veut une catharsis pour la victime-ecrivain. Mais si un vrai psy diplômé n'y arrive pas dans l'isolement de son cabinet, pourquoi penser que  raconter ses saloperies intimes à 350.000 personnes (qui s'en foutent d'ailleurs totalement) aura plus d'efficacité médicale? 

En fait de littérature, c'est surtout un beau coup médiatique (elle a été invitée partout, et nombre de critiques se pâment par peur de déplaire à son puissant éditeur), destiné uniquement à distinguer  le bouquin des 648 autres livres parus en même temps. La ficelle : jouer sur le voyeurisme et la fascination pour le sordide des lecteurs de voici et des spectateurs du loft.

 

Il serait quand même assez pro pour les journalistes d'aller en parallèle demander son avis au père Angot, présenté comme pedophile incestueux, qui est toujours vivant  et dont les oreilles doivent copieusement siffler. Après tout, ce type est jeté en pature à l'opinion publique, et si ça se trouve il n'a rien fait.

Dans ce cas, le livre redeviendrait une vraie oeuvre litteraire de fiction, et son côté scatologique façon charcuterie d'Outreau  pourrait même l'aider à passer, comme ça s'est passé avec l'oeuvre du " divin marquis", pour une oeuvre révolutionnaire et  antibourgeoise, donc cul-tissime à Telerama et au Masque et la Plume..

Mis à part ça, excellente critique, pleine d'humour comme on les aime, Madame des Horts!

Vraiment si vous avez perdu le livre de C. ANGOT avant d'en terminer la lecture... ne regrettez rien surtout car ce livre n'appartient pas pour moi à la "LITTERATURE" (qui est tout autre) !

Ses mots se vautrent inlassablement dans l'inceste, l'obscène jusqu'à l'écoeurement ...! Bref c'est le premier et le dernier livre que je lirai "d'elle"...

Quelle honte !