Sylvie Perez et "La scandaleuse de Périclès " : une fresque passionnante et colorée de l’Antiquité grecque

Nous sommes à Athènes, au Ve siècle avant Jésus-Christ. Politiquement, la démocratie vient de naître. Culturellement, l’art est à son apogée. Militairement, les guerres entre cités rythment l’existence des citoyens. Périclès est le plus puissant homme d’État. Chef du parti démocratique au charisme et à la rhétorique implacable, amoureux des arts dont il assurera le rayonnement, Général d’armée prudent et fin stratège, son règne marque l’âge d’or de la Grèce Antique.

 

Personnage politique, Périclès n’en est pas moins homme… Malheureux en ménage, il s’éprend d’Aspasie de Millet, une belle métèque au corps délié et à l’esprit affûté qui trouble déjà plus d’un de ses contemporains, notamment le jeune Socrate. Envers et contre les usages en vigueur, Périclès chasse son épouse pour vivre au grand jour avec sa maîtresse. Las, l’opinion publique ne lui pardonnera pas cette entorse aux bonnes mœurs. Et bientôt, telle une sanction vengeresse proclamée par les Dieux, Athènes s’engluera dans la guerre contre Sparte et subira les ravages de la peste.

 

Avec érudition et talent, Sylvie Perez nous relate l’histoire de cet amour coupable, l’intégrant à une vaste fresque de l’Antiquité grecque composée de tableaux vibrants et colorés. Quiconque décèlera dans ce récit quelque accent de modernité – nos actuels dirigeants étant parfois rattrapés par leurs affaires de cœur et, plus souvent, de lit – regrettera qu’aucun d’entre eux ne possède l’ambition, la bravoure et l’élégance d’âme de cet illustre prédécesseur que fut Périclès.

 

Cécilia Dutter

 

Sylvie Perez, La Scandaleuse de Périclès, Robert Laffont, avril 1012, 368 pages, 21 €

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