Raymond Khoury mêne une enquête sur les Templiers

Quel rapport peut-il y avoir entre la chute de Saint Jean d’Acre en 1291 – et par la même occasion celle des Templiers – et le vernissage d’une exposition des trésors du Vatican au New York Metropolitan Museum, de nos jours ? A priori aucun. Mais c’est sans compter l’obstination d’une jeune archéologue, Tess Chaykin, et d’un agent du FBI, Sean Reilly. La soirée d’inauguration de l’exposition au MET s’annonçait pourtant sous les meilleurs auspices… jusqu’à l’irruption soudaine de quatre chevaliers, qui, brisant tout sur leur passage, dérobent sous les yeux hagards de l’archéologue une bien étrange machine, un cryptographe. À quoi peut bien leur servir un tel objet, vieux de plusieurs siècles ? Et surtout, à qui est-il destiné ? Quel secret se cache derrière cette machination ? L’Église serait-elle en danger ? Et quel rapport avec les Templiers, près de 700 ans après leur disparition ?


Autant de questions auxquelles Tess Chaykin va tenter de répondre, à travers une enquête qui la mènera, elle et son chevalier servant, Sean Reilly, en Méditerranée et en Turquie, à la recherche de la vérité et du fameux trésor des templiers. Mais de quel côté se trouve l’Église dans cette étrange affaire ? Le clergé a-t-il réellement envie d’aider le FBI à retrouver le cryptographe ? Le lecteur se retrouve alors au cœur d’une course contre la montre entre une archéologue intelligente mais très ambitieuse, un agent du FBI, coincé entre sa foi catholique et son devoir, un envoyé du Vatican, qui semble devoir protéger bien autre chose que les trésors de l’Église de saint Pierre, et un professeur d’archéologie, tourmenté mais bien décidé à mettre la main sur le secret le mieux gardé au monde depuis 2 000 ans, qui risquerait fort de bouleverser l’humanité à tout jamais.


On prend plaisir à suivre les aventures de Tess et Sean, nous rappelant quelque peu celles d’un certain Indiana Jones, et on se prend même au jeu, captivé par cette chasse au trésor des temps modernes. L’auteur, Raymond Khoury, sans nul doute, sait raconter une histoire et possède un don certain pour transformer un fait divers en une aventure unique. Le rythme est soutenu, la lecture agréable et aisée, d’autant que l’ouvrage ne manque de références historiques, ce qui le rend d’autant plus intéressant. Tous les éléments sont réunis tenir le lecteur en haleine, à la façon d’un Da Vinci Code, tout en posant de vraies questions sur le rôle de la religion et la place de la foi.


Toutefois, si Le dernier Templier est un bon roman d’été, il ne manque pas de faiblesses. Il regorge certes d’informations historiques et d’anecdotes sur les Templiers, mais un lecteur averti n’apprendra sûrement rien de nouveau. De plus, la fin est quelque peu « bâclée », gâchée par une vague de bons sentiments dignes des films hollywoodiens. La romance prend le pas sur le roman en lui-même, mais n’apporte rien de plus à l’histoire, la rendant même trop prévisible. Malgré tout, une lecture très agréable, même s’il ne faut pas en attendre plus.


Violaine Cherrier


Raymond Khoury, Le dernier templier, traduction de Arnaud d'Apremont, Presses de la Cité, Octobre 2006, 464 p. - 21 €




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