Gabriel Osmonde, L’Œuvre de l’amour

Ce troisième roman de Gabriel Osmonde approfondit les thèmes de ses livres précédents, annonce son éditeur. Son héros, Stanislas Godbarsky, un renégat de l’intellectualisation des hypocrisies de notre société, se révolte contre la médiocrité de l’amour bien-pensant. Avec pour seules armes son appareil photographique et son érotomanie, au service des revues pornographiques, il refuse le pardon au monde dans lequel nous vivons puisqu’il nous transforme en « rats égoïstes, solitaires, incapables d’aimer ». D’une écriture à l’originalité visionnaire, le roman tracerait-il les particularités du monde de l’édition parisienne ou tout simplement celui de la littérature actuelle ? Est-ce un roman à clé ? L’Éros sombre et sémillant de Godbarsky est transporté par le style fastueux de son auteur et soutenu par une compassion fougueuse d’impétuosité, déchirant dans ses écrits ou ceux de son étudiante en réponse à Corpus Mundi la société d’édition de romans-photos qui engendra La Métaphysique des femmes aux gros seins.


Godbarsky est philosophe peut-être avant tout : « Son regard suspendit ma parole. Ses traits reproduisaient dans une transcription encore plus pénible, ma mimique torturée. Jamais je n’avais éprouvé une coïncidence aussi complète avec l’âme d’autrui. L’âme… Le temps de trouver un mot moins sot, j’entendis sa voix douce comme celle qui sonde le sommeil d’un être cher qu’on voudrait réveiller sans lui faire peur ».


Murielle Lucie Clément


Gabriel Osmonde, L’Œuvre de l’amour, Pygmalion, 2006

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