Cécile Harel, En attendant que les beaux jours reviennent : Un roman pudique et plein de grâce

En théorie, sans doute Marie avait-elle tout pour grandir heureuse. Un père, certes volage, mais non moins aimant, une mère douce et bienveillante, une belle maison au bord de la mer abritant ses tendres années, le soleil du sud de la France comme décor… Oui, mais elle vit avec trois frères au tempérament difficile avec lesquels elle ne s’entend pas. André, Virgil et Ferdinand, le plus fragile, malmènent la petite cadette qui se sent incomprise et seule.

 

Très jeune, elle décide de s’éloigner des siens pour tenter de se trouver. Las, elle dépensera une énergie folle à se perdre. C’est le récit de son errance faite de petits boulots, de mauvaises rencontres, d’ambitions déçues, de rêves avortés qu’elle nous relate d’abord à travers ce roman fort et poignant.

 

Pourtant, ce parcours chaotique finira par la mener vers la lumière et cet homme magnifique rencontré au mitan de sa vie qui deviendra son mari. Marie lui confira l’étendue de sa peine. À l’image d’Héloïse et Abélard, leur vie sera une ode à l’amour. À l’heure où elle a perdu ses deux parents et où elle doit assumer le lourd handicap mental de Ferdinand qui sombre peu à peu dans la folie, leur couple est un pilier sur lequel s’appuyer. Et rester debout face au drame qu’elle devra bientôt affronter.

 

Pudique et plein de grâce, le texte de Cécile Harel nous interroge sur le sens de nos existences, parfois si difficile à cerner. Malgré sa gravité, il est un hymne à l’élan de vie universel et invite à tourner le regard du côté de la clarté.

 

Cécilia Dutter

 

Cécile Harel, En attendant que les beaux jours reviennent, Les Escales, septembre 2012, 288 pages, 20,50 €


> Lire également la critique de Stéphanie des Horts.

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