Ce livre pour enfant destiné à apprivoiser leur peur a une conclusion pour le moins surprenante. En effet, Séléné est une petite araignée qui ne cesse de déménager car aucune maison d’homme ne l’accepte. Elle ne comprend pas pourquoi, elle, petit insecte, est rejetée, mise à la porte. Même lorsqu’elle fait de belles toiles comme cadeau de remerciement, elle finit toujours dans l’aspirateur. La conclusion en est donc : « faites une place à Séléné dans votre maison et surtout félicitez-la lorsqu’elle vous crée une belle toile ! »

Les illustrations sont plutôt agréables et amusantes. Les mots sont constitués de lettres découpées dans le journal ce qui donne une touche d’originalité à cette œuvre. Qui plus est, le fait que ces illustrations aient une base photographique change des traditionnels livres pour enfant avec dessin. Cependant, la conclusion n’est pas des meilleures. On nous invite à faire une place pour des insectes chez nous, a leur laissé faire des saletés, c’est-à-dire laisser entrer la poussière ! Cela peut paraitre altruiste, mignon pour un petit enfant de laisser entrer une araignée chez lui, mais toute la famille se rendra vite compte que ce n’est pas la solution ! Certes, le point de vue au sujet de ces petites bêtes est plus souple, moins péjoratif, mais attention aux répercutions que cela peut avoir. Ajoutons tout de même que, en extrapolant, le point de vue de ces enfants sera moins fermé, vis-à-vis des insectes, mais aussi des personnes ayant des différences (sociales, raciales).

Ainsi, nous pourrions définir ce conte comme original et plaisant. Cependant, nous préconiserons de faire attention aux conséquences ! Bien qu’il ne faille pas tuer tous les insectes que nous voyons, ce n’est pas une raison pour transformer sa chambre en dortoir pour araignées.

Solenn Pérez

Céline Lamour-Crochet, Laure Phelipon, Samuel Mandonnaud ; Séléné l’araignée ou comment changer d’avis sur… les araignées ; Editions Eponymes ; mai 2012 ; 25 pages ; 10€