"Texas forever", total western!

Burke et le western?


Il semble que l’excellent François Guérif ait décidé de publier l’intégralité des œuvres du louisianais James Lee Burke. Après son roman de jeunesse la moitié du paradis, voici Texas Forever, sorte de western se déroulant entre Louisiane et Texas à l’époque de Santa Anna et de Sam Houston. Son Holland, jeune homme originaire du Kentucky, débarque dans une Nouvelle Orléans où les descendants des colons français tiennent le haut du pavé. À la suite d’une fausse accusation, il est condamné à cinq ans de prison dans un camp tenu par deux brutes épaisses, les frères Landry. Il y rencontre Hugh Allison, frère d’arme de Jim Bowie (Alamo se rapproche). Devenus amis, les deux compères s’évadent après avoir tué un des deux frères Landry. Poursuivis par le survivant, ils fuient la Louisiane et trouvent refuge chez les indiens avec lesquels ils troquent des chevaux de l’US Army contre… une femme, Sana. Et bientôt ils arrivent au Texas où Sam Houston a levé l’étendard de la rébellion. Nos deux fugitifs s’engagent dans son armée, espérant ainsi gagner leur liberté. 


Récréation ou recréation ?


Nous ne sommes pas loin du film Alamo de John Wayne (auquel le grand John Ford avait participé). Burke est connu pour ses romans noirs, il nous offre là un vrai western. Rappelons que ce n’est pas le premier auteur du genre à la faire : Elmore Leonard en a écrit pas mal dans les années 60 et 70, idem pour Westlake. Loin des bouges de la Nouvelle Orléans et des fastes alcooliques de Dave Robicheaux, Texas Forever offre de l’aventure, un peu de truculence aussi avec des personnages hauts en couleur. Mais on aurait tort de ne voir dans ce livre qu’une simple récréation. La description du camp de prisonnier en rappelle d’autres qui parsèment l’œuvre de l’auteur,  par exemple dans Swan Peak. Du personnage principal,  Son Holland, on devine qu’il s’agit de l’ancêtre de Billy Bob Holland, l’autre héros récurrent de James Lee Burke (dans Heartwood par exemple). Enfin, le réalisme cru, loin de l’imagerie « héroïque » de la littérature consacrée à la conquête de l’Ouest, fait de Texas Forever un bel exercice de recréation historique. James Lee Burke a ajouté donc une belle pièce de plus au  puzzle que constitue son œuvre. Un bon livre de plus à son actif !

 

Sylvain Bonnet

James Lee Burke, Texas Forever, traduit de l’anglais (US) par Olivier Deparis, éditions Payot-Rivages, mai 2013, 240 pages, 20€

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