Nous sommes à la veille d’un concert capital, celui qui rend hommage au grand chef d’orchestre allemand Karl T passé à l’Ouest, mort il y a juste dix ans. Trois femmes prennent la parole successivement. Teresa, à l’enfance misérable est devenue musicienne grâce au  violon découvert dans une décharge. Employée par le maestro, Maria  a appris avec lui qu’elle avait une voix exceptionnelle et l’a idolâtré toute sa vie. Enfin Anna, soliste à l’éducation privilégiée, essaie d’évincer ses rivales.

 

Coups bas, moments lyriques intenses, préparation de la soirée avec Mark, le fils de Karl, lui aussi chef d’orchestre les protagonistes sont prêtes a tout pour retrouver un violon Stainer venu de Salzbourg  qui sème la zizanie sur son passage.

 

Pour son premier livre traduit en français, Blanca Busuets, une des plus grandes voix catalanes, a choisi avec à propos la forme chorale : les destins des uns et des autres se découvrent peu à peu comme les liens d’amour ou de haine, parfois les deux, entre les artistes. Et, au-dessus de la mêlée, on croit entendre le concerto pour deux violons de Bach que le maestro vénérait. Ne boudons pas notre plaisir !  

 

Ariane Bois

 

Blanca Busquets, Un cœur en silence, traduit de l’espagnol par Catalina Salazar, Les Escales, 215 pages, 19,90 €