Un écart de conduite, une œuvre de jeunesse

Un des maîtres du roman noir anglais

 

A l’instar du français Pierre Siniac, l’anglais Robin Cook, décédé en 1994, est tombé dans une zone obscure de la mémoire des amateurs de roman noir : on sait qu’il a été important mais on ne le lit plus trop. C’est oublier des réussites comme Cauchemar dans la Rue, Quelque chose de pourri au royaume d’Angleterre et surtout J’étais Dora Suarez. Dans ce dernier roman de tueur en série, Cook offrait trois points de vue différents, dont celui de la victime et offrait au lecteur un voyage très dérangeant. Rivages réédite Un écart de conduite, un de ses premiers romans qui fut, apparemment, une catharsis pour l’auteur.

 

Les racines du mal

 

George Breakwater est condamné pour outrages aux bonnes mœurs et doit suivre une thérapie. Ancien élève d’Eton, rejeton d’une famille assez prestigieuse, Breakwater, a priori était destiné à faire partie de l’élite de la nation. Face à sa thérapeute, madame Sonderzeit, il raconte sa vie. A Eton, le jeune George, maltraité par ses camarades, a appris l’art de la manipulation et de la dissimulation. Son enfance dans sa famille l’y avait préparé…

 

Une œuvre de jeunesse

 

Robin Cook, avec ce roman nous offre une description au vitriol de l’éducation britannique ! Tout y passe : absence d’amour des parents, système scolaire répressif, viol ritualisé, indifférence des professeurs. Quoique plus noir, Un écart de conduite fait finalement penser à l’album The wall de Pink Floyd, même si celui-ci évoquait l’enfance dans un milieu plus modeste. Cependant, si Un écart de conduite intéresse, on est toutefois loin de réussites comme Cauchemar dans la Rue ou J’étais Dora Suarez. À découvrir sur la plage.

 

 

Sylvain Bonnet

 

Robin Cook, Un écart de conduite, traduit de l’anglais (Grande-Bretagne) par Jean-Paul Gratias, Rivages, mai 2016, pages, 8,50 €

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