La voie des morts, des sensations fortes mais sans plus

Un meurtre inaugural

 

Fille d’un juge de Washington, Sarah Reese est jeune, plutôt jolie. Après un cours de danse,  elle est repérée par trois jeunes noirs qui reluquent la jeune blanche. Sarah a peur et s’enfuit… Elle est retrouvée morte dans un taudis et l’enquête de la Police les amène vite à retrouver la piste de ces trois jeunes noirs que tout accuse. Les médias s’emballent, mettent leur une sur ces jeunes criminels et s’appesantissent sur la douleur des parents. Sully Carter, lui, a des doutes. Nonobstant sa rancune personnelle envers David Reese, le père de la victime, il est persuadé que la mort de Sarah peut être reliée à d’autres meurtres intervenus dans le même quartier. Il réussit à persuader son rédacteur en chef de lui laisser du temps pour enquêter sur cette affaire. Sully recevra l’aide de Sly, un malfrat sûr de l’innocence des trois jeunes noirs et prêt à tout pour éloigner la police de son quartier et de ses trafics. Sully n’est pas au bout de ses surprises.

 

Un thriller efficace

 

Ancien journaliste, Neely Tucker livre ici un livre irréprochable sur le plan de sa structure : on se passionne pour l’enquête menée par Sully, journaliste tourmenté par son passé d’envoyé spécial en Yougoslavie. On  note ici et là des notations impitoyables sur le poids des préjugés racistes dans cette Amérique moderne (le roman est censé se dérouler à la fin des années 1990). Sur le plan des sensations fortes, c’est très efficace. On aurait cependant aimé quelque chose de plus « fort » sur le plan de la description sociale, surtout qu’il est clair que Neely Tucker a des choses à dire sur le sujet. Recommandé pour les amateurs de thrillers.

 

Sylvain Bonnet

 

Neely Tucker, La voie des morts, traduit de l’anglais (États-Unis) par Alexandra Maillard, Gallimard série noire, novembre 2015, 352 pages, 21 €

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