Un pont sur la brume, marcher au bord du gouffre

L’inconnue du public français

 

De Kij Johnson, le public des amateurs français de science-fiction connaît finalement peu de choses. Elle a tout de même remporté deux prix Nebula de la meilleure nouvelle, pour Mêlée en 2009 et Poneys en 2010. Pour Un pont sur la Brume, choisi par les éditions Le Belial pour leur collection « une heure lumière », elle a remporté le prix Hugo de la meilleure novella en 2012. Alors, Kij Johnson en vaut-elle la peine, amis lecteurs ?

 

L’architecte face à l’œuvre de sa vie

 

Procheville et Loinville sont séparées par le fleuve de brume, comme le reste de l’Empire d’ailleurs. Au sein de ce fleuve de brume, des créatures étranges règnent et les remous engloutissent parfois certaines embarcations. L’Empire envoie le jeune architecte Kit Meinem d’Atyar construire un pont entre les deux rives du fleuve de brume, pas une mince affaire. Et pourtant Kit va le mener à bien, malgré les morts et la menace toujours proche des géants des brumes…

 

Une métaphore de notre temps ?

 

Qu’est-ce qu’un pont, sinon quelque chose jeté entre deux rives inapprochables en temps normal ? Kij Johnson livre un récit prenant, parfois intimiste, qui prend le temps de décrire le milieu (qu’est-ce au juste que ce fleuve de brume ?) et les personnages. Au fond, nous avons affaire ici autant à  l’initiation de Kit Meinem au monde qu’à un récit clairement ancré dans la fantasy. Au final, le plaisir est là et le critique se permet ici une réflexion : que nous réserve la collection « une heure lumière » pour la suite ? Parce que la qualité est quasiment toujours au rendez-vous et qu’on aimerait en lire plus de volumes (l’appétit vient en mangeant).

 

Sylvain Bonnet

 

Kij Johnson, Un pont sur la brume, traduit de l’anglais par Sylvie Denis, couverture d’Aurélien Police, Le Belial collection une heure lumière, août 2016, 140 pages, 9,90 €

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