L'épée de l'ancillaire, tout ça pour ça?

Le phénomène Leckie

 

Auteure jusqu’il y a peu inconnue du public français, Ann Leckie a publié en 2013 son premier roman, La justice de l’ancillaire, premier volume d’une trilogie de space opera, et remporté un certain succès public avant d’entamer le grand chelem des prix : prix Hugo 2014, Nebula 2013, Locus 2014, le prix Arthur C.Clarke 2014. On a dit précédemment de ce roman  plutôt distrayant qu’il manquait singulièrement d’originalité. Voici maintenant la suite, L’épée de l’ancillaire dont on se demande si elle répondra à une question fondamentale : tout cela en vaut-il le coup ?

 

Le lieu de toutes les intrigues : une station spatiale

 

Breq, l’ancienne IA du Justice de Toren désormais prisonnière d’un corps d’ancillaire, est devenue par la grâce d’Anaander Mianaaï, maître de l’espace Radchaaï en guerre contre lui-même (on demande un thérapeute) commandant du vaisseau Miséricorde de Kalr. Mianaaï lui confie une mission : protéger sur la station Athoek la famille du lieutenant Awn, celle-là même que Breq a tué sur les ordres d’Anaander Mianaaï (enfin l’autre, son côté obscur), des années auparavant. Breq obtempère et se retrouve plongé dans un marigot d’intrigues en tout genre, miné par le conflit entre les deux Mianaaï. De plus, il y a un traître à identifier…

 

Un roman de détection dans le genre space opera

 

L’épée de l’ancillaire est en fait autant un space opera qu'un roman de détection : qui est le traître qui risque de piéger Breq ? D’où une ambiance qui vise le de suspense, distillée par Ann Leckie dans ce deuxième tome des chroniques du Radch plaisant mais non exempt de longueurs : le lecteur à un moment aimerait plus d’action ! Quant à la réponse initiale, cela en vaut-il le coup où sommes-nous juste en face d’un pétard mouillé de 800 pages (en comptant le premier tome, La justice de l'ancillaire) ? On s’intéresse bien sûr au personnage de Breq, IA qui a accédé aux émotions et à une conscience quasi humaine mais il faudra attendre le troisième tome pour savoir ce qu’il en est vraiment de cette trilogie… Ann Leckie aurait pu faire plus court.

 

 

 Sylvain Bonnet

 

Ann Leckie, L’épée de l’ancillaire, traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Patrick Marcel, J’ai lu collection « nouveaux millénaires », mars 2016, 416 pages, 20 €

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