Planète vide, un conte d'aujourd'hui

Cauchemar éveillé

 

Patrice Gbemba, dit Papa, est un jeune garçon qui vit seul avec sa mère. Il est rejeté par les autres enfants à l’école, voire carrément persécuté, particulièrement par Eyob. Pour ne pas inquiéter sa mère, Papa la laisse croire que tout va bien. Il préfère se réfugier dans ses rêves, dans les étoiles particulièrement qu’il rêve d’explorer. Un jour, Eyob le coince pour les péter les dents mais Papa ne se laisse pas faire et le pousse sur la chaussée : Eyob est renversé par une voiture. Papa le croit mort et s’enfuit. Il quitte sa banlieue et arrive à Paris. À la fois effrayé et fasciné par la grande ville, Papa va découvrir une société étrange de clochards, de traîne savates, de putes et de punks.

 

Un voyage initiatique

 

Planète vide est le premier roman de Clément Milian, qui emprunte  ici  autant au roman noir qu’au conte pour enfants. Nous découvrons ici la société par les yeux d’un enfant, Papa, qui a la tête dans les étoiles et est plus doué pour dessiner (des vaisseaux spatiaux) que pour nouer des amitiés solides (faut dire qu’il n’est pas aidé par ses camarades…). Soyons clairs : ça marche et c’est efficace, le lecteur se prend au jeu de ce « conte noir ». Planète vide est une  réussite et on est curieux de lire le prochain livre de Clément Milian. À découvrir.

 

Sylvain Bonnet

 

Clément Milian, Planète vide, Gallimard série noire, novembre 2016, 208 pages, 9,50 €

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