Mes très chers amis un jeu de pouvoir palpitant

Naviguer dans les hautes sphères n’est pas donné à tout le monde, alors en lisant Mes très chers amis, on s’interroge.
Ce roman est un livre à part, on pourrait presque dire qu'il tombe à pic. Facile à lire, on pourrait croire, à priori, que c’est un suspens comme tant d’autres.

Qu’on ne s’y trompe pas cet ouvrage est bien ficelé. On y trouve ce qu’on veut, une histoire de premier niveau à la fois fluide et agréable à lire, ou alors, une histoire à tiroirs où on apprend à décoder le fonctionnement des certaines castes, des riches, des hommes et femmes de pouvoir, des truands, des arnaqueurs mais aussi de belles personnes.
Une multitude de personnages habitent le roman, chacun avec son caractère, ses défauts, ses forces et ses faiblesses ce qui ajoute du sel à l’intrigue. 

Mes très chers amis c’est tout cela à la fois et l’auteur, dont c’est le premier roman, sait nous embarquer dans tous ces méandres sans jamais nous lasser.
Bien entendu, il est impossible de révéler tous les mécanismes employés avec habileté, pour vivre cette histoire, ce serait gâcher un beau moment de lecture. Alors on plantera juste le décor : Qu’a donc fait Guillaume Einaudi, le personnage central du livre ? Qui est ce Reinhardt assis en face de lui qui le force à se mettre à table et cherche à le coincer ? Va-t-il y parvenir ?
Guillaume livre à contrecœur une partie de ses secrets et au passage ses réflexions sur différents sujets comme le développement de l’Afrique ou les qualités et les travers de l’élite française.


Il évoque des magouilles, parle de corruption, de compromis nécessaires et de récurrentes compromissions, mais aussi d’amitiés sincères et d’amours contrariées... Les personnages sont tour à tour fascinants, attachants, désespérés, mais toujours à la recherche de leur idéal de bonheur.
A la fois intriguant et palpitant, cet ouvrage nous transporte des salons feutrés de l’Élysée, des demeures cossues des ultra-riches, aux villages africains en passant par un beau voyage en Toscane.
Le tout est parfaitement mis en scène, le verbe est riche, le déroulement est mené avec brio, jusqu’à l’ultime surprise.

François Rantrua, a une plume à la fois incisive et précise, il sait nous balader avec malice et intelligence. Il nous permet, en prime, de découvrir un univers intéressant.

Johanne Murciano
 

François Rantrua, Mes très chers amis, Les Presses du Midi, novembre 2018, 209 p. –, 17 euros
 

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