Les exilés de la dictature

Sébastian a passé seize ans revêtu de l’habit monastique qu’il vient de quitter. Il l’avait endossé après une crise sévère. Longtemps la vie religieuse l’a réconforté mais il a fini par perdre la foi. Se retrouvant seul dans une ville inconnue, il a beaucoup de mal à retrouver son identité, culpabilisant d’avoir rompu ses vœux. Malgré  une certaine tranquillité retrouvée,  un travail,  un logement,  une routine plutôt rassurante, son existence n’a rien de tranquille et il suffit du bruit d’une interpellation de dealers dans la rue, d’un cauchemar pour qu’il soit à nouveau déstabilisé.  

Les souvenirs de son passé lui reviennent confus : il est question d’une Linda, d’expatriation, d’exil.

La rencontre avec une troupe d’acteurs chiliens engagés va lui permettre de retrouver son identité et ses origines. Il retrouve la mémoire, se souvient de la famille qui l’a élevé,  de ses études, de son vrai prénom, Pablo,  du malaise éprouvé par sa mère quand il demandait des précisions sur sa petite enfance, des conditions dans lesquelles il est arrivé au monastère. Peu à peu, il comprend l’indicible et muni d’un simple certificat de naissance remonte à un passé trouble.

.Son héros, Sébastian ou Pablo est «  terrorisé à l’idée de découvrir et de revivre l’une après l’autre toutes ces strates d’existence pétrifiées de souffrance qui lui  avaient ravi son enfance », mais fait face avec courage.
Dans son onzième livre, Laurence Biava interroge l’humanité,  l’exil, la dictature, le vol d’enfants durant la dictature de Pinochet, la résilience, le pardon.

Dans un style épuré, l’agent d’artistes et d’auteurs, celle qui fut  attachée parlementaire pour une députée En marche, la créatrice des prix Littéraires Pris Rive gauche à la Paris et le Prix des Savoirs livre un roman sensible et prenant.

Brigit Bontour

 

Laurence Biava, Les exilés de la dictature, Le Lys bleu éditions, juillet 2020, 159 p.- ; 16,80 €

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