"In anima Vili", Andrea H. Japp a encore frappé.

Lorsque la dernière page de Templa Mentis avait été tournée, les mystères de Druon de Brévaux semblaient à deux doigts d’être résolus. La pierre rouge était enfin entre les mains d’Héloïse Fauvel alias le mire Druon de Brévaux. Son utilité était révélée : elle permettait de mettre la main sur des manuscrits regroupant les connaissances acquises depuis des siècles. Mais cette découverte s’accompagnait de bien d’autres pour notre jeune donzelle poursuivie par l’Inquisition, les sbires de Nogaret, les Templiers et le mage Igraine. Héluise/ Druon retrouvait sa mère qu’elle croyait morte. Des retrouvailles traumatisantes dans la mesure où elle découvrait par la même occasion que sa génitrice avait vendu son âme au diable avec comme prix d’une éternelle jeunesse pas moins que la mort de sa propre fille. Des révélations qui laissaient pourtant un goût d’inachevé : Héloïse était toujours en fuite accompagnée du jeune Huguelin, sa relation naissante avec Louis d’Avre, bailli de Nogent-le-Rotrou était au point mort et Ygraine ne semblait pas vouloir abandonner ses précieux manuscrits. Un quatrième et dernier tome semblait donc indispensable pour clore cette série.

 

Ce quatrième tome, Anima Vili, clôt définitivement la saga des mystères de Druon de Brévaux (bien qu’il faille toujours se méfier avec Andréa H. Japp qui ne manque jamais de nous surprendre). Construit comme les précédents, Anima vili s’articule autour de deux mystères : le premier qui est le fil conducteur de la série et le second qui permet une fois encore à Héluise de montrer l’étendue de ses qualités en tant que mire et enquêtrice. Parce que les manuscrits qu’elle a découvert ne doivent en aucun cas tomber entre de mauvaises mains, Druon/ Héluise doit les mettre à l’abri et surtout échapper à ses poursuivants. Elle se doit également de protéger le jeune Huguelin qu’elle considère malgré son jeune âge comme son fils. Elle décide donc de le confier à une des rares personnes en qui elle a confiance et de se cacher au sein du prieuré de Saint-Martin-du-Vieux-Bellême où elle adopte une nouvelle identité, celle d’Hugues de Constantinople, un moine franciscain itinérant. Avocat d’une truie qui aurait tué un homme, notre mire doit faire face à de nouveaux crimes où le diable n’a rien à voir mais où la main de l’homme est clairement reconnaissable.

 

De tous les tomes de la série Les mystères de Druon de Brévaux, celui qui devrait pourtant être celui des ultimes révélations, est le plus décevant. En effet, les révélations sont loin d’être à la hauteur et donne l’impression d’avoir trop tiré sur la corde. L’enquête menée par Hugues de Constantinople se révèle plate et sans grande surprise. On retrouve néanmoins les personnages suivis jusqu’ici avec plaisir avec ce vocabulaire médiéval qu’Andréa H. Japp maîtrise à la perfection. La seule véritable surprise vient de l’apparition d’un personnage extrait d’une autre série de l’auteur, Les enquêtes de M. de Mortagne, Hardouin cadet-Venelle lui-même. Un nouveau cross-over puisque Jehan Fauvel, le père d’Héluise était déjà apparu dans le tome II, En ce sang versé M. de Mortagne devient le nouveau dépositaire des manuscrits et part pour l’Angleterre : entre la fin de sa dernière aventure et ce départ, un troisième tome des enquêtes de M. de Mortagne devrait voir le jour et combler les trous.

 

Julie Lecanu

 

Andréa H. Japp, Les Mystères de Druon de Brévaux tome IV : In anima Vili, Flammarion, mai 2013, 431 pages, 22 euros.

2 commentaires

Enfin, elle nous revient !

Madame Japp, vous nous manquiez, et nous attendions la suite des aventures de notre mire.
Revenez viiiiiiiiiiiiiiiiiite, svp.

Si quelqu'un veut bien m'expliquer le happy end de ce roman je suis preneur !!! Rien n'est expliqué et tout semble illogique.