"Dans le lit des reines : les amants" - Isabeau, Marguerite et Messaline étaient de sacrées coquines

DANS LE LIT DES REINES : LES AMANTSAprès Dans le lit des rois, les nuits de noces, c’est autour de leurs femmes que se porte l’attention d’une romancière que l’on ne présente plus, Juliette Benzoni. Dans cette réédition de 1984 (chez Plon), l’auteur se penche sur ces reines et ces impératrices qui, souvent mal mariées, ont néanmoins réussi à vivre une histoire d’amour, à leur risque et péril bien souvent. Partant de l’antiquité jusqu’au XIXe siècle, ces seize « historiettes » nous plongent donc dans les affres amoureuses de celles qui nous ont bien souvent fait rêver lorsque nous étions petites filles.

Messaline, Isabeau, Marguerite et les autres

Du romanesque ! De la passion ! Et des larmes aussi. Juliette Benzoni se glisse dans le lit des reines où l’on retrouve plus souvent l’amant que le royal mari. Plusieurs destins de reines qui se sont souvent retrouvées mariées par devoir à de vieux barbons ou à des fous. Pour échapper à cette vie morne, certaines comme les belles-filles de Philippe le bel, Isabeau de Bavière ou encore Catherine Howard ont pris tous les risques pour vivre une vrai histoire d’amour quitte à en mourir ou à mettre en péril la royauté. Ainsi on redécouvre le destin tragique de la quatrième épouse d’Henri VIII ou les remous causés par les amours d’Isabeau de Bavière en pleine guerre de Cent ans. Racontées avec malice, ces histoires nous touchent, nous émeuvent et parfois nous choquent. Messaline, la jeune épouse de l’empereur Claude, collectionne les amants qui sont envoyés ad patres aussitôt après et quand cela ne la satisfait plus, elle décide de fréquenter les lupanars.

Si Juliette Benzoni utilise un style piquant et plein de saveurs pour retracer le destin de ces femmes, il est cependant à regretter que l’historiographie n’ait pas été complétée et le récit remis en perspective des dernières recherches. Ceci est d’autant plus regrettable que les courts récits ne permettent pas d’exploiter les recherches effectuées. Aussi les portraits dressés de certaines reines sont trop tranchés par rapport à la réalité historique, souvent plus nuancée que ne le laissent penser certains passages. Isabeau est ainsi décrite comme « la ruse incarnée » et « dispute à Messaline la palme de la souveraine la plus dévergondée ». Elle ne fut rachetée selon elle par aucun grand amour. Un jugement bien dur. Par ailleurs, on notera une erreur chronologique de taille : page 219, nous apprenons que Marie-Antoinette a été exécuté le 16 octobre… 1795 et non 1793. 
 

Tout en étant distrayant, Dans le lit des reines nous laisse sur notre faim et nous donne l’impression d’avoir survolé quelques pans d’Histoire sans pour autant en avoir compris tous les tenants et les aboutissants.

Julie Lecanu 

Juliette Benzoni,  Dans le lit des reines : les amants, Perrin, juin 2011, 289 pages, 19,90 €

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