Salah Stétié et le porteur de feu

Bounoure est entré dans ma vie comme un ange, cet Archange Gabriel de la plus grande fable, et, l’œil voilé et le sourire de la compassion bouddhique aux lèvres, il m’a d’un doigt frémissant d’émotion contenue quoique intense, montré la route : tel est une (mince) partie de l’hommage que salah Stétié ne cesse d’adresser à celui qu’il considère comme mentor et maître rencontré à l’entrée de ses études supérieures et qui fit croître ce que le propre père du poète (il l’était lui-même) avait ensemencé.

Bounoure lui permit de trouver dans l’écriture le centre existentiel là où peut s’exprimer la pesanteur et la grâce, la douleur et la légèreté par delà les croyances religieuses et le clivage des civilisations.
La poésie devient ainsi l’approche d’un divin universel par la grâce des mots lorsqu’ils communiquent une vérité qui se moquent des frontières et des dogmes

Stétié grâce à Bounoure connaîtra l’espérance. Pas celle qui s’attend mais celle qui se crée par le travail et l’échange.
Le maître lui enseigna ce qu’il flairait par avance.
Les traces des mots qu’il avait sur le bout de la plume sans qu’il puisse encore les nommer exactement Bounoure les fit naître et ils font encore leur chemin depuis Les Porteurs de feu jusqu’ à l’autre bout de l’existence dont L’ Uræus est un témoignage tout comme cette Maison des agapanthes où vie et écriture vont d’ un même souffle.

 

Jean-Paul Gavard-Perret

 

Salah Stétié, La maison des agapanthes, Illustrations de Gérard Titus-Carmel, Fata Morgana, novembre, 2017, 40 p.-, 11 euros

 

 

 

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