Stéphane Sangral : heures de nuit

Dans ce livre la nuit fait masse.
Mais Stéphane Sangral – choisissant l’anonymat  du moi – permet de décliner l’existence sous des formes qui n’ont plus rien d’apathiques. Là où la nuit tombe – et Michaux le savait déjà – elle remue. le poète en tire  une énergie ténébreuse et térébrante. Mais ici, la puissance immobile, épurée et chargée de silence des monstres égarés dans le cortex font le jeu de leur propre lointain.

L’auteur crée une poésie dégagée de toute facticité aguicheuse ou de pure façade. Il produit une complémentarité et une harmonie intempestives au sortir de la nuit comme si elle était métabolisée  non par la lumière sinon celle – intérieure – de l’être capable d’imaginer encore. Et ce pour franchir des seuils. L’espace y devient temps.
Temps non pulsé mais à l’indéniable force suggestive.

Jean-Paul Gavard-Perret

 

Stéphane Sangral, Là où la nuit / tombe, préface de Salah Stétié, Galilée, avril 2018, 110 p., 12 euros

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