La Grande Bouffe d'Ugo Tognazzi

Les recettes d’un cuisinier amoureux


Voilà un livre un peu étrange mais néanmoins sympathique.

Précisons qu’il parut en Italie en 1974 ce qui peut expliquer certaines lacunes au niveau biographique.

Il se compose en deux parties principales (quatre en tout !).

Dans l’une, Ugo Tognazzi raconte des bribes de son enfance et de ses débuts. Il parle un peu de cinéma mais préfère évoquer ses rencontres et son Italie qu’il a tant chérie.

Dans l’autre, il livre ses recettes de cuisine. Car, le savait-on ?, Ugo fut un grand cuisinier, reprenant les plats de son terroir, de sa famille et arrangeant le tout à sa sauce.

Une cinquantaine de recettes, donc. Les gourmets, amateurs de mets italiens, se régaleront.

Les cinéphiles, quant à eux, resteront un peu sur leur faim. On eut aimé qu’Ugo se livrât plus. Rien sur La Cage aux folles ? Quel scandale !

Ces deux parties occupent les 164 premières pages.

Elles sont suivies par une évocation par Tognazzi lui-même du tournage de La Grande Bouffe, film hors-norme s’il en est. Hélas, tout cela ne tient que sur cinq pages…

Histoire de rassasier le lecteur, l’éditeur a eu la bonne idée de demander à la traductrice, Florence Rigollet, de concocter un dessert de choix : un récit détaillé sur les préparatifs, le tournage et le tournage de cette même Grande Bouffe. Cette fois on se régale enfin de cinéma et c’est tant mieux. On apprend aussi à mieux connaître Marco Ferreri, qui fit rarement dans la dentelle mais sut se trouver, parfois, inspiré.

Un livre gigogne, en quelque sorte. À plusieurs entrées et aux multiples sorties. Un livre qui refuse de respecter les codes du genre, s’identifiant à cette Grande Bouffe qui, en son temps, bouscula les normes. Mais surtout un des rares livres qui permet de retrouver Ugo Tognazzi, de l’écouter parler et le regarder manger…


Philippe Durant


La Grande Bouffe d'Ugo TognazziÉditions Séguier, 288 pages, 21,90 eur

Juin 2016

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