"La disparition soudaine des ouvrières", le métier ne pallie pas la fatigue!

Roman noir, abeilles et nanotechnologies


Le piémont, ses montagnes alpines et ses paysans. Un coin idyllique pour passer des vacances. Simona Tavianello (héroïne de Saturne, déjà chroniqué par nos soins) s’y repose avec son mari, loin de la mafia et des complots de la sûreté de l’Etat, lorsqu’ils découvrent un cadavre avec un papier qui dit : la révolution des abeilles. La commissaire Tavianello accompagne l’enquête menée par la police locale de l’adjudant de carabiniers Calabonda. Elle découvre une vallée secouée par un conflit opposant les apiculteurs et la compagnie pharmaceutique Sacropiano. Et, comme les médias le signalent par ailleurs, les abeilles disparaissent, quittent leurs ruches de plus en plus. Entre magouilles financières, manipulations biologiques et expériences nano-technologiques, la commissaire Tavianello est de nouveau dans de beaux draps…


Lassitude de l’auteur ?


La  disparition soudaine des ouvrières est un nouveau volume de la série que consacre Serge Quadruppani au commissaire Tavianello. Ici, elle est autant actrice que témoin de l’histoire, comme dans Saturne d’ailleurs. Politiquement engagé, l’auteur profite aussi de cette histoire pour dénoncer une nouvelle fois la collusion entre pouvoir économique et pouvoir politiques, les manipulations des multinationales. Par contre, l’écriture est ici plus déliée, voire relâchée qu’auparavant. Et Quadrupanni n’hésite pas à dire « je » et à justifier à un moment les émois de son personnage, donc à intervenir dans l’histoire, à la manière de Manchette qui fut une de ses grandes influences. Reste cependant l’impression que l’auteur a écrit trop rapidement ce volume-ci des aventures de son personnage emblématique. On peut le regretter car on aime bien de ce côté-ci du web la belle Tavianello. Suite au prochain numéro ?

 

Sylvain Bonnet


Serge Quadruppani, la disparition soudaine des ouvrières, Le masque-Folio policier, juin 2013, 256 pages, 7,20 €

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