Simon Liberati : par ici la sortie

Un romancier despérados désargenté et édenté de 70 ans victime d'un AVC accepte un scénario sur les premiers épisodes de la vie des Rolling Stones grâce et  auprès de sa belle-fille Esther une jeunesse de 23 ans avec lequel il a une histoire d'amour plutôt superbement racontée.
Le double de Liberati de nouveau inspiré se prend au jeu de Satanic majesties. Par la grâce l'amour, il renoue avec une part d’innocence et fait ressurgir Marianne Faithfull, Anita Pallenberg ou Brian Jones de l’abîme du temps.
L'écriture décrit un écrivain looser harcelé par son manque d'argent et de santé. Le héros ne peut respecter les règles et vit déconnecté de tout – ou presque. Existe là un selfie-littéraire d'une rupture réelle de l'auteur avec Irina Ionesco .La belle-fille enfile son rôle et le héros devient le messager érudit de l'auteur qui ne l'est pas moins.
Mais l’innocence de l’homme s’enfuit avec les années. Le tout dans un style burlesque, bouleversant, addictif pour saisir les dernières bribes que la vie lui accorde. Condamné à écrire pour Netflix le héros devient un vieux Bukowski avec sa nymphette. Il approche en cette sotie du moment de sortie où son billet ne sera plus valable autant pour l'écriture que pour l'amour. Superbe.

Jean-Paul Gavard-Perret

Simon Liberati, Performance,  Grasset, septembre 2022, 185 p.-, 20€

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