Véronique de Bure, J'ai mis mon fils chez les cathos : Témoignage

Les parents de T. sont à bout de nerfs lorsqu’ils dénichent enfin le collège parfait pour leur fils dyslexique. A quatorze ans, son passé scolaire est plutôt difficile. L’établissement séduit d’emblée l’auteur : il lui semble à mille lieux des institutions austères de son enfance. Refait à neuf, ses salles sont lumineuses et  équipées d’ordinateurs dernier cri.


Très vite cependant Véronique de Bure déchante. Malgré les apparences séduisantes, l’école catholique n’a pas changé depuis son enfance. Entre la messe de rentrée obligatoire, la visite à la basilique de Vézelay ou la sortie pour assister à une obscure comédie musicale autour du personnage de Jonas, les belles promesses de l’école accueillante et ouverte sur son temps achoppent sur des méthodes au conservatisme achevé.

L’adolescent est plus perdu que jamais. Toujours sanctionné, jamais encouragé, il perd pied malgré l’aide de sa mère qui tous les soirs se désespère de la charge de travail beaucoup trop importante. Jour après jour, son fils rentre épuisé, n’osant montrer les mots humiliants, les heures de colle. Elle qui pensait trouver le témoignage de l’amour du Christ, le secours apporté aux plus  faibles tombe des nues, elle est devenue une machine à réciter. Le climat familial s’en ressent.


Son constat est sans appel : ceux qui mettent leurs enfants dans ce genre d’institution ne recherchent au fond qu’une sorte de prépa intégrée et l’assurance que leur rejetons cultiveront un entre soi de bon aloi.


Avec l’élégance du désespoir et beaucoup d’humour, Véronique de Bure apporte un témoignage fort sur l’enseignement catholique de plus en plus couru par des parents de toutes obédiences pour leur élitisme assumé. Quant à prendre en compte les spécificités des élèves les plus fragiles, c’est une autre histoire.


Brigit Bontour

 

Véronique de Bure, J’ai mis mon fils chez les cathos, Belfond, septembre 2014,  233p, 18 €

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