Cahier Lanza del Vasto n°4 : Deux dialogues

Comme son titre l’indique sobrement, le Cahier Lanza del Vasto numéro 4 se compose donc de deux dialogues.
En tête, celui avec Jean Biès est une heureuse reprise extraite de son ouvrage paru en 1979 aux éditions Retz : J’ai dialogué avec des chercheurs de vérité. Dialogues où celui entrepris avec Lanza – qui a alors 78 ans et mourra à peine deux ans plus tard – figure en premier. Et cette position n’est pas le fait du hasard selon Frédéric Rognon dans son avant-propos. Viennent ensuite, Jean Herbert, Pierre Oster, Adda Ben-Tûnis, Louis Pauwels, Arnaud Desjardins, Émile Gillabert, Jacques Brosse, Étienne Perrot et Satprem.
Après une synthétique présentation biographique, enchaînant par quelques questions très directes – celle-ci, par exemple, posée d’entrée à brûle-pourpoint : Aux yeux de certains, vous vous êtes créé un personnage de théâtre et vous êtes identifié à lui, avec votre nom, tel qu’il n’est pas même possible d’en imaginer, votre stature et votre barbe de patriarche-prophète, votre élégance princière drapée dans un vêtement rustique, et jusqu’à votre graphie. N’y-a-t-il pas là quelque chose d’artificiel, fût-ce comme malgré vous –, Jean Biès aborde l’essence et la pratique de la non violence bien entendu, également la conversion prônée par Lanza au sens de retournement intérieur, ainsi que bien d’autres sujets encore qui leur tiennent tous les deux à cœur et sont hélas toujours d’actualité, d'ailleurs plus que jamais toute brûlante à l'heure de notre effectif et urgent changement de paradigme.
Ce qui, chemin faisant, allant bon train, permet pourtant, semble-t-il, à Lanza d'opérer en même temps une forme de halte en ce dialogue, en saisissant la possibilité au passage pour y faire comme un peu le point et, à cette occasion, prendre du recul sur lui-même en une sorte de rappel au moment où sa mort n’est alors plus très loin.

Avec Pierre Emmanuel, Henri-Irénée Marrou, Max-Pol Fouchet, Loys Masson, à Lourmarin en l'année 1941.

 

Dans Chancel, il y a chance, et je crois que ça en a toujours été une de passer à Radioscopie pour y être en quelque sorte accouché, ou plutôt délivré de certains non-dits, voiles, masques ou clichés ; et cela tout en douceur, sans jamais le moins du monde s’y sentir contraint ou forcé. Chance pour les auditeurs aussi, d’où le succès de l’émission !
En ce second dialogue, celui-là plus ancien, de 1971 – qui fut rediffusé le lendemain du décès de Lanza en janvier 1981 –, Jacques Chancel s’attache à nous le faire comprendre et aimer ; nous le découvrant, pour cela, en ses diverses activités et attractivités d'inlassable chercheur d’or intérieur. Puisant ses bonnes questions à même la rigueur de l’œuvre et le cours de la vie aventureuse de son interlocuteur, il parvient en homme de l'art, haut la main, à nous en dresser ainsi un portrait fidèle et véridique en lequel Lanza se reflète clairement, en rien hagiographique, et où sans doute il se reconnaît alors volontiers lui-même encore et toujours en chemin…
Qu’est-ce que vous êtes le plus : un saint, un sage ou un héros ?
Oh là là ! N’en parlons pas ! Et tâchons d’être homme.
Merci Lanza del Vasto.

Et merci encore à vous Jacques Chancel !

André Lombard

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Cahier Lanza del Vasto, n°4, Deux dialogues, accompagnés de photos, Association des Amis de Lanza del Vasto, décembre 2022, 44p.-, 5 €

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