Nécrologie, même les morts ne sont plus en sécurité !

Théodore Tate, ancien flic à l’histoire douloureuse, s’est reconverti en détective privé. Sa fille est morte, tuée par un chauffard alcoolisé tandis que sa femme vit à l’état de légume dans une institution spécialisée.

 Tate entre alcool, regrets et fureur  n’est pas au pic de sa lucidité quand on le mandate pour exhumer la dépouille d’un directeur de banque qui pourrait avoir été tué par sa bien-aimée veuve.

 Son état ne va pas s’améliorer lorqu’il découvre le corps  d’une jeune fille assassinée dans le cercueil du banquier tandis que du lac jouxtant le cimetière apparaissent trois cadavres qui n’ont manifestement rien à faire à cet endroit. La situation se corse encore un peu quand le gardien du cimetière s’enfuit au volant d’une camionnette et que Tate manque se noyer pour récupérer les noyés. Le tout sous une pluie battante et un ballet d’hélicoptères. La petite ville de Christchurch en Nouvelle-Zélande, déjà traumatisée par un tueur en série, Le Boucher, est sous le choc, l’atmosphère est  cauchemardesque.

 

Le détective mis sur la touche pour quelques irrégularités va entre plusieurs épisodes qui ne le rendent pas des plus sympathiques mettre au jour des secrets bien gardés, impliquer des citoyens peu avenants mais innocents, suspecter tout le monde et au final trouver un coupable presqu’aussi pitoyable que ses victimes.

Nécrologie est un thriller sombre entre cimetière et cercueils, hommes et femmes hantés par le passé, inceste ravageur, crimes inimaginables commis il y a des années par un meurtrier a priori au-dessus de tout soupçon.

 

Paul Cleave qui avait déjà écrit un Employé modèle et un Père idéal, deux impitoyables polars, revient avec ce troisième livre encore plus désespéré dans lequel la seule  issue pour les habitants de Christchurch serait de se jeter dans le lac ou de fuir à des milliers de kilomètres de cette maudite bourgade.

L’auteur prend un malin plaisir à terrifier ses lecteurs qui bien sûr accompagnent son détective à la ramasse jusqu’au bout d’un enfer pavé de haine et des pires sentiments.

 

Brigit Bontour


Paul Cleave, Nécrologie, traduit de l'anglais (Nouvelle-Zélande) par Fabrice Pointeau, Sonatine, janvier 2013, 414 pages, 20 euros

 

Aucun commentaire pour ce contenu.