Suzy Lake : mutations

 

Suzy Lake par ses séries en décalage trouve de facto sa place dans la constellation surréaliste. Mais une place excentrique. D’autant que dans ses photographies elle reste la précurseur de pratiques artistiques et corporelles expérimentales qui tiennent à la fois d’une forme de désublimation (mais qui ne rejette pas le concept de beauté) et d’ironie identitaire. La charge du maquillage propose des suites de mutations.

 

 

Des tréfonds obscurs, surgit le statut ambigu du genre dans une société avide de cloisonnements, de morale et de pérennité. Isolant ses modèles la photographe les grime. Les prises deviennent des loges intimes où l’identité est retournée et dépossédée. Elle ne joue plus son rôle de trophée lumineux.  Elle avance dans l'imbroglio des genres en une passementerie perverse sous l’effet d’un  « louvoiement »  programmé.

Jean-Paul Gavard-Perret

Suzy Lake, Steidl, 2017, 58 €

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