L'arrière-cuisine très médiocre de Stéphane Bourgoin

Il est souvent regrettable pour l'Histoire d'avoir non pas le dessous des cartes mais l'arrière-cuisine, et vue par des valets les grands hommes perdent de leur superbe. C'est un peu, d'emblée, ce qu'on va regretter d'avoir lu ce très médiocre en tout point 
Mes conversations avec les tueurs en série

Emporté par son sujet quand il parle des tueurs en série, dont il est sans conteste le meilleur connaisseur en France, Stéphane Bourgoin n'en est pas pour autant un styliste. Ses principaux textes nous combles parce que le sujet est fort, a personnallité du tueur en série est par elle-même prenante et, alors, Bourgoin parvient à nous les faire approcher au plus près. Mais quand le sujet est médiocre, alors le style n'est pas même là pour relever l'intérêt de l'ouvrage qui se contente le plus souvent de rapporter les avant-rencontres, les voyages, les restaurants, les préparatifs... bref, tout ce qui ne nous intéresse pas dans les tueurs en série, Bourgoin ayant confondu notre intérêt pour son travail avec notre (supposé) intérêt pour lui. Et Bourgoin n'est pas dupe, car en finissant son récit, il revient à ce qui a fait sa notoriété : le récit des histoires des tueurs en série eux-mêmes.

Pire encore, les photographies nombreuses qui illustrent l'ouvrage, au point d'encombrer la lecture, ou d'etoffer un peu grossièrement un texte court, c'est selon, sont de très mauvaise qualité, ce qui donne à ce document un aspect bâclé. Dommage, nous chutons d'autant plus haut que les travaux de Stéphane Bourgoin sont passionnants, mais là, il s'est égaré en cherchant à passer devant la caméra...

Raoul Volfoni

Stéphane Bourgoin, Mes conversations avec les tueurs, Grasset, mai 2012, 203 pages, 18 euros

3 commentaires

Français

Je viens, de lire votre commentaire et je me suis dis à moi même que j'aimerais bien vous voir à sa place durant toutes ses années avec son passé chargé d'histoire ça qui l'a mené à faire ce qu'il a fait et ce qu'il fait aussi aujourd'hui. 

Il est mondialement connu pour ses recherches méticuleuses et n'est pas assisté derrière un bureau à critiquer les livres des autres.
Certes cela ne vous a pas emballer mais ce qu'il décrit se sont des années de sont passé son sentiments du moments.
Il faudrait peu être appuyés le fait que ce ne sont pas des grands mères qu'il a interrogé qu'il se mettait en danger à chaque fois qu'il entrait dans une pièce. 
Très bien vous n'aimez pas mais votre argumentaire ne contient rien qui décrive réellement le livre je me demande même si vous l'avez lu. ? 

JBZTAMERE sur mon dromadaire

Certes Stéphane Bourgoin connait généralement fort bien son sujet et s'avère plutôt prudent. Cependant, le commentaire de "Raoul Volfoni"  me parait plutôt fondé n'en déplaise à Mme Carla Alexandra ? Stéphane Bourgoin n'a pas ou quasi pas de style, et se trouve plutôt "handicapé" relativement aux explications, à l'introspection, et au côté proprement "scientifique" (ce qui n'entend aucunement dire qu'il ne serait pas rigoureux) du sujet considéré.  Chacun peut observer, sur son "profil Facebook", qu'il est plutôt très narcissique (ses chaussures, etc.,), avec ou sans "énième degré" ? Qu'il n'est aucunement intéressé par des questions philosophiques de fond qui ne sont pas sa "tasse de thé" très manifestement (etc.,) ? Un jour, dans sa librairie parisienne, Stéphane Bourgoin a fait une déclaration emblématique d'une personne qui n'a jamais lu ou étudié l'histoire des sciences, la sociologie, etc. En substance cela donnait ceci : "Je m'en tiens uniquement aux faits". Autrement dit il suscitait l'impression, en bon "positiviste",  "d'absolutiser" les faits ? Or, en science, un "fait" détaché ou extrait de son contexte, ou/et de sa chaine de causalité, ne signifie plus grand chose ! Ainsi en mécanique quantique où tout est inter-relié.  Bref, il ne s'agit pas ici de diminuer les mérites de Stéphane Bourgoin (c'est un autodidacte et chapeau monsieur !...), mais seulement de bien vouloir prendre en considération les nettes limites qui sont les siennes ? Autour de Stéphane Bourgoin gravite tout un ensemble de "groupies", particulièrement féminins (voir sur son "profil Facebook" encore une fois), ou d'adulatrices, qui s'avèrent souvent assez niaises, psychorigides, d'abord fascinées par leur propre appréhension phantasmée des serial killers, alors que dans la réalité elles seraient évidemment apeurées ? Il est permis de se demander si miss Carla Alexandra ne tomberait pas dans ce travers ?
Dr. Hannibal Lecter

A priori Raoul Volfoni apprécie le travail et les connaissances approfondies de Stéphane Bourgoin mais met en avant la médiocrité de ce livre précis, mal fichu et mal édité. Rien à voir avec une quelconque attaque contre l'homme et son expérience, chère Carla...