Être ou ne pas être Dexter ?

Quand la réalité rejoint la fiction. Ou que la fiction est réalité. Dans les deux cas il y a péril en la demeure. En l’espèce les USA. Il est troublant de voir combien de pays compte de dégénérés, de psychopathes. Ils les appellent les serials killers. Tueurs en série. Monstres. Malades mentaux… Mais en liberté. Et en capacité d’acheter toutes les armes voulues au coin de la rue. C’est le charme du Deuxième amendement.

Pour comprendre cette histoire rocambolesque, il faut remonter aux années 1980. Miami sombre dans la violence extrême, près de 600 morts dans l’année. La police ne sait plus où stocker les cadavres des truands qui s’entretuent. Elle doit louer un immense camion frigorifique tant ses morgues débordent…
Entre alors en scène Manuel Pardo Jr. Un flic un peu déjanté. Un peu violent. Qui décide de faire le ménage par le vide. Bon père de famille mais tueur de sang-froid. Il s’en prend aux truands considérant que ce sont des parasites. Ils les tuent sans état d’âme. Cela va inspirer les scénaristes d’une série TV quelques années plus tard : la saison 3 de Dexter voit apparaître un procureur-justicier qui décide de faire le ménage.
Il se nomme Miguel Prado Jr. Le parallèle est vite trouvé…

Octobre 2008, au Canada, un cinéaste déjanté qui a tourné un navet en hommage à Star Wars et qui court toutes les conventions sur les Super Héros, s’éprend du personnage principal de la série. Lui aussi se sent capable de tuer. Il ira jusqu’à publier sur Facebook une confession de plusieurs pages, ici publiée pour la première fois en français. Il reconnaît être dénué de la moindre empathie.
Et se définie comme un pur psychopathe.

Stéphane Bourgoin, le spécialiste français des faits divers et autres tueurs en série, auteur d’une vingtaine de livres sur le sujet, dresse le portrait froid et glacial de cet homme commun qui bascule dans l’horreur. Manipulateur, menteur convulsif – à sa femme, à ses amis – et totalement hors sol, il ira jusqu’à tendre un piège à deux hommes pour les attirer dans son garage.
Les tuer. Et les démembrer : un événement plutôt tristement banal.

Assorti de photos noir & blanc, cette enquête donne le tournis. On ne s’imagine pas vivre en Amérique du Nord. De savoir que l’on peut croiser à tous les coins de rue de tels dégénérés…
Brrrr…

Annabelle Hautecontre

Stéphane Bourgoin, L’Homme qui rêvait d’être Dexter, Ring, coll. "Murder ballads", mars 2018, 270 p. – 19,95 €

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