Gauguin, voyage au bout de la terre

Gauguin, certainement ne manque pas de talent, mais il est toujours à braconner sur les terrains d'autrui, aujourd'hui, il pille les sauvages d'Océanie !
Cette opinion est celle de Pissaro, qui en 1893 ne comprend pas vraiment, comme beaucoup d'autres, le tournant esthétique pris par son ancien protégé.

Il faut dire que l'oeuvre, tout comme l'homme ont toujours divisé.
Baroudeur, marin, bouffeur de curé, xénophobe, amateur de vahinés de treize ans d'un côté, mais aussi créateur de tableaux à connotation sacrée comme le christ rouge, ethnologue avisé, soucieux de réaliser le syncrétisme possible entre le culte maori et le Dieu des chrétiens, de l'autre .

Il affirmait lui-même : "crime est souvent bien près de la vertu".
Et entre anges et démons, il navigua toute sa vie. Sa personnalité interroge et dérange plus d'un siècle après sa mort et sa vie dissolue d'Européen au paradis ne plaide pas à priori en sa faveur. Thèse contredite par Stéphane Guégan, l'auteur de ce livre : pour lui Gauguin était un bricoleur multiculturel et surtout avec Sézanne, un précurseur de l'art moderne.

De la Bretagne aux Marquises en passant par le Danemark, il fut un peintre "démangé d'inconnu" qui aura fait entrer l'esprit du voyage, le choc des cultures dans le langage de la peinture, un créateur célébré actuellement par une exposition au Grand Palais.


Brigit Bontour
 

Stéphane Guégan, Gauguin, voyage au bout de la terre, Editions du Chêne,192 p., 29,90 €

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