"Eloge du Chat" de Stéphanie Hochet

"Le règne du chat [...] est le fruit d'une longue évolution et d'une collaboration avec l'humain. Qu'il se confonde ou se dissocie de son maître, le chat sait mettre sa flexibilité au service de l'autocratie"


Le chat est incontestablement l'animal le plus littéraire qui soit, fascinant les poètes et les romanciers, accompagnant chaque homme de lettre dans son quotidien. C'est le suprême animal. D'abord honnis, le chat est vite choyé par les puissants et les intellectuels. Du vil greffier servant à charge contre les hommes de Loi sous la plume de Rabelais aux velours puissants de Richelieu et Mazarin, le chat a su conquérir ses lettres de noblesse jusqu'à devenir, pour Baudelaire et d'autres, tout un art poétique. 


"Si l'on pouvait croiser l'homme et le chat, ça améliorerait l'homme mais ça dégraderait le chat" (Mark Twain)


Partant à la recherche de l'essence littéraire du chat, comme "l'un des plus puissants de l'humanité qui fut", Stéphanie Hochet , qu'on découvre essayiste, convoque un grand nombre d'auteurs pour tenter de comprendre cet animal qui a toutes les caractéristiques d'un dieu - « l'ubiquité, l'omniscience, l'omnipotence, l'invisibilité, l'essence éternelle et l'amour » - et qui pourrait très bien être le meilleur révélateur de l'humanité, du moins c'est ainsi qu'elle en forme le projet : « Approchons donc le miroir du chat pour voir si le reflet renvoie l'image de l'homme ou peut-être l'autre part de la psyché humaine, l'inconscient que chacun promènerait comme son ombre – après tout, qu'est-ce qui ressemble autant à une ombre qu'un chat ? »


Cet Eloge du chat, fin et passionnant, riche de nombreuses lectures car le chat est un sujet littéraire de première importance, manque peut-être d'un peu de chaleur, intellectualisant ce qui relève, avant tout, de l'émotion. 



Loïc Di Stefano



Stéphanie Hochet, Eloge du chat, Editions Léo Scheer, "anima", avril 2014, 108 pages, 15 eur

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